Pour soulager les nausées matinales, pour dissiper les troubles de l’humeur ou encore pour trouver le sommeil, les futures mamans sont nombreuses à avoir recours à l’homéopathie ou aux médicaments à base de plantes pendant leur grossesse. Contrairement aux médicaments classiques qui font craindre des malformations pour le fœtus après les précédents dramatiques du Thalidomide et du Distilbène, les médecines douces comme l’homéopathie ou la phytothérapie sont considérées comme inoffensives pour l’enfant à naître.
Mais pour la revue Prescrire, qui consacre un numéro spécial aux femmes enceintes, considérer que le caractère « naturel » de ces médicaments est une garantie de sécurité est un raccourci dangereux car les effets de ces traitements ou de ces plantes sur le développement fœtal n’ont pas été véritablement étudiés. Les femmes enceintes devraient donc adopter avec ces médicaments « naturels » la même attitude qu’avec tout autre traitement : ne consommer que les médicaments absolument indispensables, à la dose et pendant la durée la plus courte possible.
Ce numéro spécial de Prescrire refuse pour autant de diaboliser les médicaments pendant la grossesse, puisque certains peuvent être utilisés sans risque ni pour la mère ni pour l’enfant s’ils sont prescrits à bon escient. Même s’il est quasiment systématiquement mentionné « médicament contre-indiqué pendant la grossesse ou l’allaitement » dans les notices, des informations plus détaillées peuvent être obtenues grâce au Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT). Il recense sur son site internet accessible à tous des informations sur chaque médicament et leur potentiel tératogène, c’est à dire pourvoyeur de malformation du fœtus. Pas un mot en revanche sur les traitements homéopathiques et la médecine par les plantes, pour lesquels très peu d’études ont été menées. Pas question donc, selon Prescrire, de leur faire aveuglément confiance.