- Les pétards à usage domestique doivent être manipulés avec précaution, car des accidents graves surviennent chaque année.
- Le ministère de l’économie rappelle quelques règles de base.
De nombreux feux d’artifice sont annulés cette année. Les municipalités veulent éviter les risques de contamination en cette période d’épidémie de Covid-19. Pour maintenir à leur manière cet évènement symbolique du 14 juillet, certains choisiront peut-être de faire un feu d’artifice depuis leur jardin. Ce type de pétards à usage domestique doit être manipulé avec précaution, car des accidents surviennent chaque année.
Des blessures complexes à soigner
Il existe deux périodes de pic pour les blessures par pétard ou feu d’artifice : le 14 juillet et le Nouvel an. "Les mains et les yeux sont les organes les plus touchés. Les sujets atteints sont les plus jeunes, et le coût du handicap dans ces tranches de population est gigantesque, expliquait la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique dans un communiqué publié en 2015. Les blessures de la main sont complexes car multi-tissulaires : os et parties molles (tendons, muscles, vaisseaux, nerfs et peau). Elles posent un défi technique aux possibilités de réparation chirurgicale malgré les énormes progrès de cette chirurgie."
Ces blessures sont souvent accompagnées de brûlures voire d’infections, ce qui complique la tâche des médecins. "Sur toutes ces mains victimes de pétards ou feux d’artifice plane le spectre d’amputations uni ou pluri-digitales", soulignaient les spécialistes. Le visage, les yeux et l’audition peuvent aussi être abîmés en cas d’accident. Par ailleurs, ces soirées festives sont souvent alcoolisées, et cela augmente le risque d’une mauvaise manipulation ou d’un manque de vigilance. "Chaque année, des doigts sont arrachés lors de jeux qui consistent à garder le plus longtemps possible un pétard allumé dans la main", indique la DGCCRF dans un communiqué.
Comment les utiliser sans risque ?
Le ministère de l’économie rappelle quelques règles de base : lire attentivement la notice, tenir compte des conditions météorologiques, prévenir la mairie et le centre des pompiers qu’un feu d’artifice est organisé sur un terrain privé, etc. Au moment de l'utilisation, la vigilance doit être totale. Le journal Le Bien Public explique : "prévoyez des moyens d'extinction (eau, extincteurs...) à proximité. Le jour J, priez vos invités de rester à bonne distance du tir, ne fumez pas pendant la manipulation et privilégiez des vêtements couvrants et protecteurs. Si un artifice n'a pas fonctionné, n'essayez surtout pas de le rallumer et neutralisez-le en le recouvrant d'eau ou de sable." Si, malgré ces précautions, un accident survient, il faut dans la mesure du possible se rendre dans un centre spécialisé "SOS Mains", sinon dans un service d’urgence. Le Dr Colin De Cheveigné, chirurgien spécialiste de la main à la clinique de L’Union, près de Toulouse, précise à Actu.fr les gestes à adopter : il faut "vite envelopper la main touchée" et "opérer un pansement compressif en cas de saignements".
Des précautions dès l’achat
La vente et l’utilisation des pétards est réglementée en France. Ils sont classés en différentes catégories selon leurs niveaux de dangerosité : F1, F2, F3 et F4. Les premiers peuvent être achetés à partir de 12 ans, et les autres à partir de 18 ans. Les modèles F4 sont réservés aux professionnels. Les produits vendus doivent être conformes à la réglementation européenne et porter le sigle "CE". Les villes ou les préfectures peuvent interdire la vente d’artifices et leur transport à certaines périodes de l’année. Avant de vous lancer, il est primordial de vous renseigner.