“Des données préliminaires pour les quatre premiers mois de 2020 indiquent une baisse substantielle du nombre d’enfants ayant complété les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3). C’est la première fois en 28 ans que le monde voit une réduction de la couverture DTC3", alertent l’OMS et l’Unicef dans un communiqué commun. En cause : la crise sanitaire du coronavirus, qui touche durement l'Hexagone.
Une question budgétaire
De fait, certains Français tardent à faire vacciner leur nouveau-né, malgré les relances de l’Assurance maladie. Pour une question budgétaire, d’abord. Alors que la crise de la Covid-19 fait baisser les revenus de nombreux foyers, il faut en effet avancer les frais de l’achat du vaccin en pharmacie, puis le tarif de consultation du professionnel de santé.
Par crainte de quitter la maison en période épidémique et de s’exposer à une possible contamination, ensuite. La plupart des cabinets de pédiatre exigent le port du masque et la venue d’un seul parent pour la vaccination, mais ils restent des lieux favorisant la transmission de la Covid-19 par l’air. Idem pour la prise des transports, redoutée par de nombreux couples. Enfin, les PMI, relais important des campagnes de vaccination en France, sont pour la plupart fermées à cause de la pandémie.
Déclencher un rattrapage si nécessaire
En juin, la Haute Autorité de santé (HAS) estimait à 44 000 le nombre de nourrissons âgés de 3 à 18 mois qui n’ont pas reçu de vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites dues à la bactérie Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B.
L’institution invite dès aujourd’hui “les personnes qui ont dû reporter leurs vaccinations ou celles de leurs enfants et nourrissons, à consulter leur médecin traitant ou leur pédiatre rapidement. En parallèle, elle invite les professionnels de santé à vérifier systématiquement les vaccinations de leurs patients afin de déclencher un rattrapage si nécessaire.”