La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) concerne un million de personnes en France. Parmi elles, certaines sont en impasse thérapeutique: les traitements ne fonctionnent pas. Des chercheurs du Baylor College of Medicine (Etats Unis), ont trouvé une manière de combattre cette résistance au traitement. Ils publient leurs résultats dans la revue médicale Communications Biology.
Une résistance au traitement pour de nombreux patients
La néovascularisation choroïdienne peut apparaître dans les cas de DMLA exsudative, dite DMLA humide. Elle peut conduire à une perte de la vue irrémédiable. Généralement, les médecins proposent aux patients de suivre un traitement à base d’anti-VEGF, administré sous forme d’injections. Environ un quart des patients ne répondent pas au traitement, c’est-à-dire qu’il n’a pas d’efficacité pour eux, et environ un tiers deviendra résistant au traitement après plusieurs administrations, ce qui signifie que le médicament n’aura plus d’effet.
L’ajout d’une protéine améliore la réaction au traitement
Grâce à des souris, les chercheurs ont découvert que l’administration d’une protéine, l’apoliprotéine A-I, en plus de l’anti-VEGF, permet de lutter contre la résistance au traitement et assure son efficacité. Ils se sont basés sur une recherche précédente sur la résistance aux anti-VEGF : elle indiquait que des macrophages, des cellules du système immunitaire, pouvaient être liés à cette résistance et que l’accumulation de cholestérol dans ces cellules participait à l’apparition de la néovascularisation choroïdienne. Plusieurs études médicales ont constaté que l’administration de l’apoliprotéine A-I permet de réduire le cholestérol des cellules macrophages et endothéliales, qui sont toutes deux impliquées dans la néovascularisation choroïdienne. “Toutes ces observations suggèrent que l’apoliprotéine A-I pourrait permettre de lutter contre la résistante aux anti-VEGF et supprimer la néovascularisation choroïdienne”, précise le chercheur.
De plus en plus de personnes touchées
Avec son équipe, ils ont utilisé des souris d’âges différents pour tester leurs hypothèses. Ils constatent que les rongeurs les plus âgés, la combinaison des deux traitements a permis de réduire la néovascularisation choroïdienne de 47%. D’après eux, l’accumulation de cholestérol dans les macrophages est fortement liée à la résistance au traitement. “Nos découvertes nous encouragent à tester la combinaison de l’apoliprotéine A-I et d’anti-VEGF dans des études cliniques pour déterminer si cela peut aider des patients.” D’après le chercheur, la DMLA devrait toucher de plus en plus de personnes à l’avenir. Ces nouvelles découvertes pourraient transformer leur prise en charge.