Le cancer peut être traité par différentes méthodes dont certaines sont cumulées. Dans la majorité des cas, la tumeur est d’abord retirée par chirurgie puis le patient suit ensuite une radiothérapie et/ou une chimiothérapie. D’autres cancers sont soignés par ce qu’on appelle une thérapie ciblée, visant uniquement certaines cellules, ou encore par l’immunothérapie ou l’hormonothérapie. Toutes ces techniques de soin peuvent avoir des effets secondaires. Par exemple, la radiothérapie peut dérégler les cellules immunitaires, appelées macrophages, dans le cancer du cerveau. Dans Science Translational Medicine, des chercheurs de l’Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer expliquent qu’administrer un médicament spécifique en plus de la radiothérapie empêche l’apparition de tels symptômes.
Des résultats positifs, mais des effets secondaires dangereux
Les scientifiques ont constaté que la radiothérapie modifie l’expression génétique des macrophages dans deux types de tumeur. Cette transformation est à l’origine d’une plus forte résistance au traitement et d’une croissance potentielle de la tumeur. “L’irradiation détruit bien sûr de nombreuses cellules cancéreuses, analyse Johanna Joyce, co-autrice de l’étude, mais elle pousse aussi les macrophages à faire une sorte de nettoyage, et cela crée une niche pour aider les cellules cancéreuses restantes à former de nouvelles tumeurs.”
Prolonger la durée de vie
Avec son équipe, elle a administré un médicament, intitulé inhibiteur du récepteur stimulant du facteur-1 (CSF-1R) à des souris souffrant de glioblastome, une forme de tumeur du cerveau. D’après leurs conclusions, cela a empêché la transformation des macrophages et permis une plus longue survie des animaux. “Environ 95% des souris ont survécu pendant toute la durée de l’étude, soit six mois”, ajoute-t-elle. Deux types d’administration ont été étudiés : le premier consistait à donner le médicament pendant 12 jours. Il a permis d’augmenter la durée de vie moyenne des souris de trois semaines, en comparaison aux souris traitées uniquement par radiothérapie. Lorsque l’inhibiteur a été donné aux souris pendant plusieurs mois, les résultats étaient encore plus frappants, avec une durée de survie rallongée des rongeurs.
Une maladie rare
D’après l’Institut du cerveau, il y a 3 500 nouveaux cas de tumeur cérébrale chaque année en France. Ce type de cancer frappe aussi bien les adultes que les enfants. Tous les ans, environ 400 jeunes de moins de 15 ans sont diagnostiqués. La maladie demeure rare : elle représente 2% des cas de cancer.