La somnolence est la première cause d’accident mortel sur la route d’après l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (AFSA). Il est recommandé de faire des pauses toutes les deux heures pour récupérer lors de longs trajets en voiture. D’après une étude financée par la fondation Vinci Autoroutes, il serait plus efficace de faire une courte sieste à la mi-journée.
Un essai sur trois jours
40 personnes ont participé à l’étude, dirigée par par Damien Davenne, chronobiologiste, professeur à l'Université de Caen Normandie et directeur de l’unité mixte de recherche COMETE2 INSERM/ Unicaen dédiée aux mobilités. Toutes avaient dormi au moins huit heures dans les trois nuits ayant précédé l’expérimentation. L’équipe de recherche leur a posé des électrodes afin d’enregistrer des informations sur l’anxiété, la fatigue et la somnolence.
Les participants ont conduit deux heures le matin sur un simulateur, ensuite ils ont pris une collation puis fait une pause. Les chercheurs les ont réparti en trois groupes : l’un est resté éveillé, l’autre a fait une sieste dans un lit et le dernier s'est allongé dans un siège semblable à celui d'une voiture. Ces deux derniers groupes ont dormi pendant la pause, mais pas le premier. Tous les participants ont ensuite recommencé à conduire sur le simulateur pour une durée de deux heures. L’expérience a duré trois jours durant lesquels chaque personne a testé les trois situations.
Une réduction significative des risques grâce à la sieste
Quelque soit le type de pause effectuée, elle permet de diminuer la fatigue : les chercheurs ont constaté qu’elle est 25% moins importante après l’arrêt de deux heures, en comparaison aux résultats obtenus avant le déjeuner. En revanche, toutes les pauses ne se valent pas : d’après les résultats, les conducteurs n’ayant pas dormi sont plus rapidement fatigués lorsqu’ils reprennent la route. 20 minutes après le début du trajet l’après-midi, leur état de fatigue était plus important que celui constaté à la fin de la matinée. Le constat était inverse pour les conducteurs ayant dormi à midi.
Le sommeil lors de pause déjeuner permet de réduire la somnolence de 39% après une heure de conduite et augmente la vigilance de 21%. L’arrêt le plus efficace est celui où la personne dort dans un lit, mais faire une sieste sur le siège de sa voiture demeure bien plus efficace qu’une absence de sommeil. "Les résultats confirment qu'il y a bien une baisse de vigilance "naturelle" en début d'après-midi et attestent de l'efficacité de la sieste comme contre-mesure à cette baisse de vigilance et à l'augmentation de la fatigue, explique Damien Davenne. Intégrer une courte sieste à la mi-journée dans sa vie quotidienne est un bon moyen de maintenir ses performances, quelle que soit son activité ; lorsque l'on conduit, c'est essentiel."
Des conseils pratiques pour diminuer les risques
Pour diminuer les risques d’endormissement au volant, quelques précautions sont nécessaires. La Fondation Vinci Autoroutes recommande de faire des nuits complètes dans les jours qui précèdent le départ, d’éviter de prendre le volant entre 22h et 6h et de s’hydrater souvent. Si vous comptez faire une pause déjeuner sur la route, l’idéal est de faire une sieste de 15 à 20 minutes après votre repas pour reprendre le volant en toute sécurité.