La carence en fer est fréquente chez les adultes et les enfants. Pour les plus petits, elle peut être particulièrement dangereuse parce qu’elle est suspectée de provoquer des troubles neurocognitifs. Un bébé de plus d’un an doit avoir un taux de ferritine dans le sang supérieur à 12 µg/L, dans le cas contraire, cela signifie qu’il est carencé. En France, les autorités de santé recommandent une consommation de lait enrichi en fer, comment le lait de croissance de 1 à 3 ans, à partir de l’arrêt de l’allaitement afin de réduire les risques de carence. Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’AP-HP et d’université de Paris a confirmé l’intérêt de ces mesures dans leur étude parue dans la revue Clinical Nutrition Journal.
Un apport en fer trop faible
L’étude a porté sur 561 nourrissons âgés de 2 ans, non atteint de pathologie affectant le métabolisme du fer. Avant le début de l’expérimentation, les parents ont répondu à un questionnaire sur l’alimentation des enfants pour que les chercheurs puissent déterminer la quantité moyenne de fer ingérée au quotidien. La majeure partie des nourrissons ne consommait pas assez de fer : 63% d’entre eux étaient en-dessous des 5 mg/jour recommandés. Lorsque la consommation de lait de croissance était prise en compte, ce taux baissait à 18%.
Un prélèvement sanguin a été réalisé sur les enfants : 7% avaient une carence en fer et la concentration en ferritine dans le sang était plus élevé pour les enfants consommant du lait de croissance, en comparaison à ceux qui buvaient du lait de vache.
Une consommation régulière plus bénéfique
"La survenue de carence en fer était d’autant plus diminuée que la consommation de lait de croissance était prolongée et ce, même en faible quantité (à partir de 200 mL/jour)", précisent les chercheurs dans un communiqué. D’après eux, la consommation régulière de fer est plus efficace qu’une supplémentation sur une courte période. "Ces résultats plaident en faveur des stratégies nationales de prévention de la carence en fer fondées sur la recommandation de consommation de lait infantile enrichi en fer après l’âge de 12 mois, conclut Anne-Sylvia Sacri, coordinatrice de l’étude. Ces laits apparaissent comme une solution simple pour supplémenter en fer les jeunes enfants, afin d’atteindre les besoins nutritionnels quotidiens recommandés." Avec son équipe, ils ont constaté que les enfants nés prématurément étaient plus susceptibles de souffrir d’une carence. Les enfants issus de famille nombreuse ou de milieux défavorisés étaient également plus fréquemment atteints que les autres. "Une attention particulière doit être apportée à ces populations plus vulnérables. Elles doivent être ciblées plus spécifiquement par les politiques de prévention et de surveillance", ajoute, le second coordinateur, Martin Chalumeau.