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QUESTION D'ACTU

Sexualité

La Covid-19 est devenue un frein à la liberté sexuelle des célibataires

Une étude Ifop révèle à quel point la sexualité des célibataires français a changé depuis le déconfinement, notamment à cause de la diminution des opportunités de rencontrer un(e) partenaire et de la crainte d'être contaminé. 

La Covid-19 est devenue un frein à la liberté sexuelle des célibataires Artem Peretiatko /istock




L'ESSENTIEL
  • 57% des célibataires reconnaissent qu'il est "aujourd'hui plus difficile de faire des rencontres qu'auparavant"
  • 90% d'entre eux ont besoin de "stabilité sexuelle et affective" et "préfèrent chercher un seul partenaire pour établir une relation stable" plutôt qu'enchaîner les partenaires
  • 58% refusent catégoriquement une relation avec un individu qui a été infecté par la Covid-19

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la levée des restrictions sanitaires liées à la Covid-19 n'a pas boosté la sexualité des Français. Selon une étude* menée par le pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" d'Ifop pour le site Pornhub, l'activité sexuelle des célibataires a repris timidement : 33% des célibataires ont eu un rapport sexuel le mois ayant suivi le confinement (alors qu'ils étaient 13% dans ce cas pendant le confinement), mais cette proportion reste en-deçà de celle observée avant le 17 mars (44%).

Le besoin de stabilité sexuelle et affective

Ces chiffres marquent la difficulté des célibataires à faire des rencontres, notamment à cause de la diminution des opportunités de rencontres due à la fermeture des espaces de danse (ex : night-club, bals, bars avec dance floor...) et à prendre des risques en pleine crise sanitaire, alors que la crainte d'une deuxième vague se fait de plus en plus ressentir : 25% disent en effet avoir eu un rapport sexuel avec un(e) ex partenaire (28% des hommes et 22% des femmes) et 7% avec une personne qu'ils connaissaient déjà mais avec qui ils n'avaient jamais eu de rapport sexuel avant. Les célibataires ne sont finalement que 5% à avoir eu un rapport sexuel avec une personne rencontrée après le 11 mai, dans les transports, un commerce ou sur leur lieu de travail.

Les deux sexes reconnaissent majoritairement (57%) que "pour un célibataire, il est aujourd'hui plus difficile de faire des rencontres qu'auparavant", mais 38% des femmes estiment que le problème vient également du fait que les "hommes sont plus enclins qu'auparavant à importuner une personne qui leur plaît dans les lieux publics", des attitudes qui ont pout elles un effet négatif.

Alors que l'abstinence imposée par le confinement aurait pu provoquer une "boulimie de sexe" chez les célibataires, ce sondage met en perspective une toute autre tendance : 90% d'entre eux ont besoin de "stabilité sexuelle et affective" et "préfèrent chercher un seul partenaire pour établir une relation stable" plutôt qu'enchaîner les partenaires (82% des hommes et 96% des femmes).

La crainte d'être infecté par la Covid-19

"La Covid-19 constitue un frein à la liberté sexuelle des célibataires non seulement comme facteur restreignant les occasions de rencontres mais aussi comme source de crainte et d'angoisse, en particulier envers les personnes travaillant dans des secteurs exposés aux virus ou l'ayant déjà attrapé qui semblent désormais affectés d'un 'nouveau stigmate'", note l'Ifop.

Ainsi, une célibataire sur deux s'est empêchée de fréquenter un lieu où elle aurait pu rencontrer des partenaires potentiels (43%) ou d'embrasser quelqu'un qui lui plaisait (45%). Selon les données du sondage, 59% de célibataires refuseraient d'avoir un rapport sexuel avec une personne susceptible d'être exposée au virus (ex : professionnels de santé...) et 58% refusent catégoriquement une relation avec un individu qui a été infecté par la Covid-19.

"Si l'impact du COVID-19 sur la vie sexuelle et affective des célibataires sera donc particulièrement intéressant à observer sur le long terme, il n'en reste pas moins pour l'heure un frein à leur liberté sexuelle en tant que source de contrainte et de crainte, en particulier envers les personnes travaillant dans des secteurs exposés aux virus ou l'ayant déjà attrapé qui font l'objet d'un rejet massif qui n'est pas sans rappeler la stigmatisation des malades du VIH dans les "années SIDA", analyse François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" de l'Ifop.

*Étude Ifop pour Pornhub réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 juin 2020 auprès d'un échantillon de 3 018 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

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