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Covid-19

Port du masque obligatoire : un intérêt scientifiquement prouvé

Par Mathilde Debry

Pour éviter une deuxième vague de coronavirus, le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux publics clos. Une mesure confortée par une nouvelle étude du JAMA qui lève les interrogations sur l'utilité des différents masques.  

Drazen Zigic / istock.
Les chercheurs ont travaillé sur les employés du plus grand hôpital du Massachusetts (Etats-Unis).
Pendant la période précédant le port du masque obligatoire, le taux de positivité du SRAS-CoV-2 a augmenté de manière exponentielle, passant de 0% à 21,32%.

Alors que le masque devient obligatoire dans les lieux publics clos à partir de ce lundi 20 juillet, une nouvelle étude appuie cette initiative gouvernementale. Publiée dans le JAMA, elle démontre que le port du masque diminue significativement le taux d’infection au SRAS-CoV-2, même si l’effet protecteur n’est pas garanti à 100%.

Les résultats "soutiennent le port du masque généralisé"

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont travaillé sur les employés du plus grand hôpital du Massachusetts (Etats-Unis). Les soignants et les patients ont tous été masqués à partir de fin mars 2020. Sur 9850 soignants testés, 1271 (12,9%) ont eu des résultats positifs au SRAS-CoV-2. Pendant la période précédant le port du masque obligatoire, le taux de positivité du SRAS-CoV-2 a augmenté de manière exponentielle, passant de 0% à 21,32%. Avec les masques, le taux de positivité a diminué de façon linéaire de 14,65% à 11,46%, avec une baisse moyenne pondérée de 0,49% par jour. "Le port du masque généralisé a été associé à un taux significativement plus faible de séropositivité pour le SRAS-CoV-2 chez le personnel soignant. Ces résultats soutiennent le port du masque généralisé", concluent les auteurs de l’étude.  

"Bien qu'il ne s'agisse pas d'un essai clinique randomisé, cette étude fournit des données d'une importance capitale pour souligner que le masque aide à prévenir la transmission du SRAS-CoV-2", souligne le JAMA dans un éditorial connexe. "Couvrir la bouche et le nez avec des matériaux filtrants sert deux objectifs : la protection personnelle contre l'inhalation d'agents pathogènes ou de particules nocives, et le contrôle des sources pour éviter d'exposer d'autres personnes à des microbes infectieux qui peuvent être expulsés pendant la respiration", rappellent les scientifiques.

Le virus se transmet bien par l’air

Toujours dans le JAMA, un travail de synthèse souligne que le virus se transmet bien par l’air, renforçant un peu plus l’intérêt du port du masque obligatoire dans les lieux publics clos. "Les données expérimentales confirment la possibilité que le SRAS-CoV-2 puisse être transmis par des aérosols (transmission dite aérienne). (…) Les chercheurs ont démontré que la parole et la toux produisent un mélange de gouttelettes et d'aérosols de tailles diverses, que ces sécrétions peuvent se déplacer ensemble sur une distance pouvant atteindre 27 pieds (8 mètres), qu'il est possible que le CoV-2 du SRAS reste en suspension dans l'air et viable pendant des heures", rappellent Michael Klompas, Meghan A. Baker et Chanu Rhee.

Pour finir, le directeur général de l'Afnor Olivier Peyrat a de son côté rappelé sur franceinfo qu'un éternuement "était un véritable feu d'artifice" de "microgouttelettes", d'où l'importance de se "couvrir le nez et la bouche".

Selon le dernier bilan de santé publique France, le coronavirus a infecté plus de 174 000 personnes et fait 30 152 morts au sein de l’Hexagone.