Si vous avez des varices ou d'autres troubles liés à la maladie veineuse, il y a de fortes chances que cela soit un cadeau empoisonné laissé par vos ancêtres ! “Quand on a un parent qui a des varices, on a 50% de risque d'en avoir; et quand les deux parents en ont, le risque est de 90%”, confirme Christelle Bougard, médecin vasculaire et phlébologue.
Certains affirment même que c'est cette importance de l'hérédité qui est responsable d'une fréquence plus importante en France de la maladie veineuse… est la faute de Napoléon 1er : l'empereur aurait empêché l'intégration dans sa Grande Armée de tous les hommes souffrant de cette pathologie qui risquaient de devenir incapables de combattre et de constituer une charge trop lourde lors des marches dans les services de santé militaires. Résultat, ceux qui avaient des varices ont survécu aux campagnes guerrières alors que des hommes en bonne santé veineuse ont été nombreux à mourir au combat. D'où une génération de malades veineux qui s'est davantage reproduite… en transmettant cette pathologie à nombre de ses descendants !
Une apparition précoce de la maladie
Toutefois, ce facteur de prédisposition a surtout comme conséquence une apparition très précoce de la maladie. “Lorsqu'il y a une hérédité familiale, l'insuffisance veineuse peut apparaître jeune, certains patients ont de petites varices dès l'âge de 20 ans”, explique Christelle Bougard.
En revanche, ces antécédents familiaux ont “l'avantage” de sensibiliser celles ou ceux qui sont concernés à la prise en charge précoce des signes qui peuvent annoncer la maladie veineuse. "Les personnes viennent consulter parce qu'elles sont gênées, soit lorsqu'elles ont des antécédents familiaux de complications, raconte la docteure Bougard. Sinon, une majorité des consultations pour insuffisance veineuse concerne des personnes d'une quarantaine d'années.”
Qu'est-ce qui motive les patients à venir chez le médecin pour des symptômes qui sont souvent considérés comme des maux mineurs? “A partir du moment où il y a des sensations de lourdeur, des douleurs, mais aussi bien sûr une gêne esthétique”, répond Christelle Bougard. Ce recours au médecin est parfois très tardif puisque des études ont montré que la prise en charge de la maladie veineuse intervenait en moyenne 7 ans après l'apparition des premiers symptômes.
Les principaux facteurs de prédisposition
“Au début, il y a simplement des varicosités, il peut y avoir quelques symptômes saisonniers, accentués au moment de l'été, mais avec les années, la maladie s'installe et on voit apparaître des varices qui peuvent être graves si elles évoluent vers des troubles cutanés ou des complications comme des phlébites”, regrette le médecin qui rappelle les principaux facteurs de prédisposition, au-delà du facteur héréditaire : le surpoids, la sédentarité et les métiers qui imposent une station debout prolongée, et les grossesses qui peuvent favoriser la survenue de varices ou les aggraver sur un terrain prédisposé.
“Lorsque des signes de maladies veineuses existent ou apparaissent, faut porter une contention dès le début de la grossesse car ce n'est pas tant le poids du bébé que l'inondation hormonale qui favorise la survenue de varices; c'est d'ailleurs à cause de cette influence hormonale que plus de femmes que d'homme sont touchées”, précise sur ce point la docteure Christelle Bougard.
Ci-dessous, notre reportage chez Christelle Bougard: