Agressions verbales, physiques et sexuelles : 7,3% des personnes handicapées ont subi des violences physiques et/ou sexuelles “hors ménage” ces deux dernières années, contre 5,1% du reste de la population et au moins autant ont reçu des menaces, contre 5,8%, selon l'enquête Cadre de vie et sécurité de la Dress, le service d'études et statistiques du ministère de la Santé. Parmi les résultats, notons que 15,4% des personnes en situation de handicap ont également reçu des injures, contre 14,1% du reste de la population.
Les femmes plus exposées que les hommes
“L’écart entre les personnes handicapées et le reste de la population est plus important parmi les femmes que parmi les hommes”, fait remarquer la Dress. En effet, 4,1% des femmes handicapées ont été victimes de violences sexuelles, contre 1,7% du reste des femmes. De même, 18,1% d'entre elles ont été victimes de violences verbales contre 15,1%.
Les personnes handicapées sont deux fois plus souvent agressées chez elles (17% contre 8%) ou à proximité de leur domicile et connaissent plus souvent leur agresseur, que le reste de la population. Seule une victime sur quatre s'est rendue au commissariat ou à la gendarmerie après avoir subi une atteinte contre un cinquième du reste de la population globale, et deux tiers d’entre elles ont déposé plainte. “D’après les données enregistrées par les forces de sécurité, près de la moitié des personnes en situation de handicap qui portent plainte le font pour des faits de violence physique ou sexuelle”.
Un sentiment d'insécurité exacerbé
Globalement, qu'elles aient été agressées ou non, les personnes handicapées se sentent moins en sécurité chez elles, que celles qui ne souffrent pas de handicap. Dans le détail, 17% des personnes handicapées disent se sentir “de temps en temps ou souvent en insécurité” chez elles, contre 11% du reste de la population.
Les personnes handicapées sont souvent soustraites à des conditions de vie difficiles. En décembre 2018, une étude de la Fondation de France avait révélé que 12% des personnes handicapées ou malades souffraient d'isolement, contre une personne sur dix dans la population générale. Quarante-huit pour cent des personnes handicapées ou malades isolées déclaraient avoir l'impression d’être “un poids pour leurs proches”. En conséquence, 51% d'entre elles limitent leurs relations pour ne pas avoir la sensation d’être un poids pour leur entourage, contre 35% des personnes isolées sans handicap ou maladie.