Les services d'urgence ont enregistré une baisse de fréquentation de 50% pour les accidents de la vie courante pendant le confinement, par rapport à la même période en 2019 (7 115 en 2020 contre 15 881 en 2019), selon une étude de Santé publique France.
La peur d'être contaminé et de surcharger les urgences
Plusieurs facteurs expliquent cette diminution des passages aux urgences, notamment la peur d'être infecté par le nouveau coronavirus ou de fragiliser davantage les services d'urgence, déjà saturés par la crise sanitaire. Les patients ont donc préféré se tourner vers d'autres professionnels de santé.
La fermeture des écoles a également contribué à faire baisser ce chiffre dans la mesure ou un grand nombre de chutes, d'accidents sportifs ou de loisirs ont été évités. Dans le détail, cette baisse des accidents de la vie courante aux urgences a principalement concerné les 10-14 ans (-47%) et les 5-9 ans (-26%), mais a été plus faible chez les 2-4 ans (-10%).
Les accidents domestiques en hausse
Les accidents domestiques graves ont en revanche connu une hausse de 20% pendant le confinement chez les moins de 15 ans et de 5% chez les plus de 45 ans (notamment à cause des travaux de jardinage). Les chutes ont par exemple augmenté de 12% chez les enfants âgés de 2 à 6 ans et de 15% chez les 65-84 ans. Selon Santé publique France, cela peut s'expliquer par le fait que les Français ont consacré “plus de temps aux travaux domestiques, avec l'utilisation d'outils ou de matériels difficiles d'utilisation ou inconnus pour certains” pendant le confinement.
Une hausse de 54% des passages aux urgences a été enregistrée chez les enfants de moins de 2 ans pour ingestion de corps étrangers (28 en 2019 contre 43 en 2020), de produits chimiques (+16%) et brûlures (+6%). “La modification des modes de vie familiaux du fait du confinement (télétravail, surveillance en continu de plusieurs enfants au domicile, école à la maison, préoccupation en lien avec la maladie, etc.) a pu modifier les comportements des parents vis-à-vis de la surveillance de leurs enfants”, analyse Santé publique France.