- Les gènes impliqués dans le métabolisme du fer sont surreprésentés dans les génomes liés au vieillissement.
- Le taux de fer dans le sang peut être modulé par différents facteurs, prioritairement par l’alimentation.
- Ces résultats pourraient permettre d’imaginer la création d’un médicament pour réguler le niveau de fer dans le sang.
A-t-on trouvé la clé du vieillissement ? Si la fontaine de Jouvence permettant une jeunesse éternelle n’a pas encore été trouvée, des chercheurs de l’université d’Édimbourg (Écosse) et de l'Institut Max Planck pour la biologie du vieillissement (Allemagne) pourraient bien avoir percé son secret. Dans une étude publiée le 16 juillet dernier dans la revue Nature Communications, ils révèlent le lien entre le taux de fer dans le sang et l’espérance de vie affaiblie par un niveau de fer trop élevé.
Le fer déjà associé à plusieurs maladies
Pour mesurer les effets du niveau de fer dans le sang sur l’espérance de vie, les chercheurs ont étudié trois facteurs liés au vieillissement biologique, à l’aide de données publique : la durée de vie, les années sans maladie et la longévité. De ces données, ils ont identifié dix régions du génome liées à ces trois facteurs. Ils ont constaté que dans ces trois mesures utilisées pour étudier le vieillissement, les gènes impliqués dans le métabolisme du fer sont surreprésentés. “Ces résultats enthousiasmants suggèrent que des niveaux élevés de fer dans le sang réduisent nos années de vie en bonne santé, et le maintien de ces niveaux sous contrôle pourrait prévenir les dommages liés à l'âge”, avance Paul Timmers, analyste à l’université d’Édimbourg (Royaume-Uni) et auteur principal de l’étude.
Le taux de fer dans le sang peut être modulé par différents facteurs, prioritairement par l’alimentation. Une carence en fer peut entraîner une anémie, entraînant maux de tête, essoufflement ou encore fatigue persistante. À l’inverse, des niveaux élevés de fer dans le sang sont liés à des risques accrus d’accidents cardiovasculaires, de diabète de type 2 ou encore de cancers digestifs. “Ils pourraient également aider à expliquer pourquoi des niveaux très élevés de viande rouge riche en fer ont été liés à des conditions liées à l'âge telles que les maladies cardiaques”, poursuivent les chercheurs. Ces derniers ajoutent que le niveau de fer peut également être lié à l’apparition de Parkinson, de maladies hépatiques ou à une fragilité de l’organisme pour combattre des infections.
Un nouveau médicament pour réguler le niveau de fer dans le sang ?
Ces résultats pourraient permettre d’imaginer la création d’un médicament pour réguler le niveau de fer dans le sang. Cela conduirait à ralentir le vieillissement et à rester plus longtemps en bonne santé. “Notre objectif ultime est de découvrir comment le vieillissement est régulé et de trouver des moyens d'améliorer la santé pendant ce processus, dévoile le docteur Joris Deelen, co-auteur de l’étude. Les dix régions du génome que nous avons découvertes et qui sont liées à la durée de vie, à la santé et à la longévité sont toutes des candidats passionnants pour des études ultérieures.”