Le corps médical appelle ce phénomène l’effet blouse blanche. Votre tension est parfaitement normale à votre domicile mais lorsque votre médecin la mesure dans son cabinet, vous êtes hypertendu. Ce n’est pas un problème de matériel de mesure mais une manifestation du stress ressenti dans un environnement médical. Selon la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), chez 15% des patients pour lesquels une pression artérielle élevée est mesurée au cabinet du praticien, elle se révèle normale lorsqu'elle est prise au domicile. Cette hypertension « blouse blanche » serait ainsi responsable d'un tiers des diagnostics d’hypertension artérielle (HTA) chaque année, entraînant des prises injustifiées de médicaments. La CNAMTS a donc lancé un appel d'offres afin de mettre gratuitement à disposition des médecins généralistes des appareils d'automesure tensionnelle qui seront prêtés à leurs patients.
Une expérimentation déjà en cours dans 4 départements
L'objectif est de généraliser, à compter du dernier trimestre 2013, une expérimentation lancée en mai pour six mois dans quatre départements (Aube, Aude, Isère et Tarn), visant à développer l'automesure de la pression artérielle au domicile, comme le préconise la Société française d'hypertension artérielle. Lorsqu’il mesure lors de 3 consultations successives une pression artérielle légèrement supérieure à 14/9 (140/90 mmHg), le généraliste propose à son patient le prêt d’un tensiomètre pour qu’il mesure lui-même sa tension matin et soir pendant trois jours. Si la pression artérielle mesurée au domicile est inférieure à 135/85 mmHg soit 13,5/8,5, il s’agit bien d’hypertension « blouse blanche » et aucune prescription médicamenteuse n’est nécessaire.
Selon l’appel d’offres publié au Bulletin officiel des annonces des marchés publics, la CNAMTS table sur 60 400 appareils, soit un par généraliste. Les praticiens pourront commander l’appareil à compter de novembre 2013, par internet via le site de l’Assurance maladie Ameli.fr. Elle table sur une adhésion d’un tiers des généralistes la première année, 73% la 2e et 100% d’ici à la fin 2016.