Le cas rare d'une jeune femme de 24 ans atteinte d'ergotisme, dite la “maladie du feu sacré”, une maladie médiévale décrite pour la première fois au Xe siècle, a été rapporté dans le New England Journal of Medicine. Prise d'une forte et douloureuse sensation de brûlure dans les jambes, constatant que ses pieds avaient changé de couleur et qu'elle était incapable de marcher, la jeune femme a été transportée à l'hôpital.
Une restriction des artères
En l'examinant, les médecins ont constaté que ses jambes étaient froides et qu'il n'y avait pas de pouls dans les artères poplitées et dorsales du pied, dont le rôle est d'irriguer les jambes et les pieds. Une tomodensitométrie (TDM) a en effet montré un rétrécissement des artères.
Les médecins lui ont alors administré un anticoagulant, lequel a augmenté le flux sanguin dans ses jambes, les réchauffant et faisant diminuer la douleur. Malheureusement, l'un de ses orteils a dû être amputé à cause de la gangrène. Traitée contre le VIH, la patiente a pu développer cette maladie à cause de son médicament ritonavir qui aurait pu inhiber l'enzyme CYP3A4 dans son organisme et provoquer une intoxication.
Des hallucinations et des convulsions
Très répandu au Moyen âge, l'égotisme résulte généralement d'une intoxication par ingestion d'alcaloïdes produits par l'ergot du seigle (Claviceps purpurea) ou d'autres espèces du genre Claviceps. La maladie induit une restriction de la circulation sanguine pouvant engendrer une gangrène, une desquamation cutanée (la peau qui pèle), des hallucinations et /ou des convulsions.
L'ergotisme pourrait être à l'origine de plusieurs “épidémies dansantes”, dont celle qui a embrasé la ville de Strasbourg en juillet 1518. A l'époque, plusieurs personnes avaient dansé pendant 1 mois dans les rues sans pouvoir s'arrêter, jusqu'à ce que mort s'ensuive. En outre, ce qui pouvait ressembler à des mouvements de danse, pouvait en réalité être une combinaison de convulsions et d'hallucinations.