Adrénaline, bien-être et entretien physique, voici les effets bénéfiques des sports de voile sur la santé. Si ces disciplines se veulent accessibles au plus grand nombre — valide ou non, et toutes générations confondues — elles font beaucoup de bien à la mécanique corporelle. La voile est une activité complexe stimulant les centres de l'équilibration, l'observation et les sensations", assure le docteur Hervé Roguedas, médecin de la Fédération française de voile.
Or, si ces disciplines sur l'eau ne demandent pas vraiment de force physique, elles n'en demeurent pas moins exigeantes pour le corps. “Un nouveau pratiquant ressentira certainement une forte fatigue après la navigation pour un effort qu'il aura jugé peu intense sur le moment, car il impose à l'organisme d'adapter constamment les centres de l'équilibre, la proprioception [perception consciente ou non de la position des différentes parties du corps, NDLR], explique Hervé Roguedas. Nos pratiquants disent ressentir une fatigue plaisante en fin de journée.”
Bon pour le cœur et les articulations
Pour l'Institut de recherche du bien-être, de médecine et de sport santé (IRBMS), la force musculaire permet de solliciter “les adaptations cardio-respiratoires en travail d'endurance”. Un constat auquel abonde le médecin fédéral de la discipline : “Certains supports sont par ailleurs très exigeants sur le plan cardiaque comme la planche à voile ou les bateaux de course au large.”
La voile est bien plus exigeante sur la souplesse, notamment sur la mobilité des articulations. "La pratique des sports de voile est reconnue comme bienfaisante pour les articulations, affirme-t-il. Durant la navigation, il n'y a pas de douleur immédiate et les pratiquants n'y pensent pas parce qu'ils ont la tête ailleurs. Ils prennent plaisir à évoluer sur l'eau ou à observer les autres bateaux.” Le médecin émet l'hypothèse que le travail constant du cerveau pour garder l'équilibre — notamment dans des habitables — imposerait un exercice musculaire constant qui serait bénéfique pour les articulations. Fort de cette intuition, il espère mener à bien une étude scientifique qu'il espère pouvoir publier.
Cependant, l'intensité des efforts varie selon les formats. “Plus le support pratiqué sera exigeant, supports à foils notamment, plus le pratiquant devra être réactif et constamment attentif. La dépense énergétique mesurée lors d'une course en planche à voile correspond à celle d'un athlète au cours d'un 1500m, affirme le médecin fédéral. La régate est une activité très intense car aussi sollicitante physiquement que mentalement. Normalement elle comporte 7 à 10 courses, souvent 3 par jour, durant plusieurs jours… L'effort se mesure aussi sur le long terme.”
Bon pour la tête
Pour naviguer sur l'eau, la santé physique ne suffit pas toujours. Les marins de loisir doivent aussi observer leur environnement pour adapter leur embarcation aux humeurs de la mer. Des facultés d'analyse, de réaction et de concentration qui boostent les facultés cognitives des sportifs. Une réalité d'autant plus flagrante lors d'une sortie en équipage où la bonne entente et la coordination des actions permettront au bateau de mieux avancer.
Cependant, le plus grand bienfait des sports nautiques reste incontestablement de soulager les maux de l'esprit. Respirer dans un milieu naturel ou observer les bateaux chasse le stress et l'anxiété. Une aération de l'esprit bénéfique.