La course au vaccin bat son plein. L’entrée de trois projets en phase 3 des essais cliniques — celui développé par l’Américain Moderna, le Britannique de l’université d’Oxford en partenariat avec AstraZeneca et le Chinois CanSino — laisse espérer la mise au point d’un vaccin d’ici à 2021. En attendant, les différents pays s’activent pour être prêts à accueillir ces doses et les dispatcher à leur population. En France, le ministère des Solidarités et de la Santé a demandé à la Haute Autorité de santé (HAS) d’élaborer une stratégie vaccinale contre la Covid-19 pour anticiper l’arrivée d’un futur vaccin. Cette dernière a communiqué ce jeudi 28 juillet ses quatre axes stratégiques.
Quatre scénarios en fonction de la circulation du virus
Dans son communiqué, la HAS estime que l’entrée en phase 3 de différents essais cliniques laisse penser que les premiers résultats pourraient intervenir “au dernier trimestre 2020”, “résultats qui seront suivis, le cas échéant, des premières autorisations de mise sur le marché.” Dès lors, la réactivité est de mise pour être prêt à déployer la stratégie choisie. La publication de ce communiqué constitue le premier travail de la Haute Autorité qui ajoute qu’il “sera actualisé en fonction de l'évolution des connaissances sur le virus et sur l'épidémie, de la disponibilité de traitements, de vaccins et du nombre de doses requises.”
La HAS a mis en lumière trois objectifs de santé publique de la vaccination contre la Covid-19 : “Se protéger contre l'infection et ainsi réduire le risque de contracter la maladie ou limiter ses conséquences, freiner la transmission du virus au sein de la population dans une optique de contrôle de l'épidémie, permettre le maintien des activités vitales au fonctionnement du pays.” La Haute Autorité de santé a retenu quatre scénarios, impliquant des choix différents sur les populations à cibler en priorité et des modalités de mise en œuvre adaptées, en fonction du niveau de circulation du virus. Elle prévoit ainsi différentes possibilités en fonction d’une “forte circulation virale au niveau national, forte circulation virale localisée sur certains territoires, circulation virale à bas bruit (foyers d'infection limités), absence d'indicateur de circulation virale.”
4 axes de travaux avant l’arrivée d’un vaccin
Quelle que soit la situation épidémique au moment de la mise sur le marché d’un vaccin, “les professionnels de santé et du médico-social de première ligne apparaissent comme les populations cibles prioritaires et incontournables.” À eux, s’ajoutent les personnes les plus à risque de développer des formes graves d’infection à la Covid-19. Cela réunit les personnes de plus de 65 ans et celles “présentant une comorbidité”. Cela désigne tous ceux qui ont des pathologies qui, couplées avec une infection à la Covid-19, augmente les risques de succomber de la contamination.
En attendant l’arrivée du vaccin, la HAS a défini quatre axes de travaux. Le premier est épidémiologique, “pour identifier les populations à cibler prioritairement”. Le deuxième est immunologique, “pour identifier les critères pertinents d'évaluation de la réponse vaccinale”. Le troisième est de veiller à “suivre le développement des vaccins susceptibles d'être rapidement mis à disposition et identifier leurs caractéristiques”. Enfin, le dernier est organisationnel, “pour anticiper la mise en place de la campagne de vaccination et ses modalités pratiques.”