Plus de la moitié des femmes ménopausées souffrent de troubles du sommeil. Cette fatigue accumulée peut provoquer une irritabilité, une prise de poids voire une dépression. Dans la revue spécialisée Menopause, de The North American Menopause Society (NAMS), des chercheurs constatent que l’exposition à des composés chimiques est l’une des origines possibles de ces troubles. D’après eux, les phtalates peuvent provoquer des problèmes liés au sommeil chez les femmes.
De précédentes études sur les phtalates
Plusieurs études se sont déjà intéressées aux conséquences de l’exposition aux phtalates sur la santé. Ils sont notamment présents dans les produits de beauté : des scientifiques ont constaté que les femmes qui en utilisaient beaucoup avaient un risque plus élevé de souffrir de bouffées de chaleur. D’autres spécialistes les soupçonnent d’augmenter le risque de dépression. En 2016, une recherche américaine a prouvé que les femmes exposées aux phtalates avaient un taux de vitamine D dans le sang plus faible. Les analyses biologiques indiquent que les phtalates sont généralement présents en plus grande quantité chez les femmes, en comparaison aux hommes, et ce même si le taux d’exposition est le même.
Une plus forte concentration en phtalates
Dans ces travaux récents, les chercheurs sont partis d’une hypothèse : les phtalates peuvent dérégler les hormones liées au sommeil. Ils ont rassemblé les données concernant plus de 760 femmes pré-ménopausées ou déjà ménopausées. L’analyse de leurs échantillons urinaires prouve qu’une forte concentration en phtalates est associée à des troubles du sommeil. D’autres facteurs peuvent influencer le résultat comme le tabagisme. “Cette étude attire notre attention sur le possible rôle des phtalates dans les troubles du sommeil chez les femmes pré ou déjà ménopausées, souligne Stephanie Faubion, directrice médicale du NAMS. D’autres recherches sur ces perturbateurs endocriniens et leurs interactions avec les hormones, le sommeil et l’humeur chez les femmes sont nécessaires."
De nombreux perturbateurs endocriniens
Il existe plusieurs types de perturbateurs endocriniens et nous pouvons y être exposés de différentes manières : en les touchant, en les ingérant ou en les inhalant. D’après l'Anses, ils “peuvent interférer avec toutes les grandes fonctions des organismes vivants : croissance, reproduction, comportement, nutrition, métabolisme, système nerveux…" D’après Santé publique France, 800 substances chimiques perturbent le système endocrinien, ou sont suspectées de le faire.