Les premiers moustiques-tigres ont été repérés en France en 2004. À l’époque, l'insecte est localisé uniquement dans le Sud de la France. Son arrivée sur le territoire serait due à l’importation de pneus d’occasion, dans lesquels les femelles ont préalablement pondu des œufs. Au fil des ans, il s’est implanté dans d’autres territoires et on le retrouve aujourd’hui dans plus de la moitié des départements français. D’après le ministère de la Santé, la plupart des départements du Sud de la France sont aujourd’hui colonisés, le Nord-Ouest et une partie de l’Est restent épargnés.
Présentation du rapport de la Commission d’enquête #aedes et maladies vectorielles. 48 propositions pour un enjeu de #santepublique. Recherche, innovation, prévention, axes de lutte contre les moustiques. pic.twitter.com/DkA3SviXB5
— Ramlati Ali (@RamlatiAli) July 28, 2020
Une nouvelle politique de prévention
Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale s’intéresse à cette problématique. Dans un rapport, elle estime que ces moustiques vont “représenter un risque sanitaire majeur sur l'ensemble du territoire" dans les “prochaines décennies". “Si pendant cinquante ans le territoire métropolitain a vécu à l'abri des maladies transmises par les moustiques, tel n'est plus le cas aujourd'hui. Il faudra apprendre à vivre avec eux, en limitant au mieux leur impact sur la santé des Français", indique Ramlati Ali, rapporteur de la commission et députée LREM de Mayotte. Quarante-six propositions sont faites pour mettre au point une nouvelle politique de prévention.
Lutter contre le moustique-tigre est complexe, et les députés craignent une résistance de l’insecte face aux produits chimiques. Ils recommandent d’éviter les pulvérisations massives de deltaméthrine, la seule substance utilisée aujourd’hui. La commission suggère de mettre en place “dans les territoires affectés d'un plan régional de prévention contre le développement des gîtes larvaires.”
Comment se protéger ?
Si le moustique-tigre inquiète, c’est parce qu’il peut répandre des maladies comme la dengue, chikungunya ou zika. Lorsqu’il pique une personne infectée, il devient porteur et peut contaminer un autre individu. Le ministère de la Santé constate que l’insecte est majoritairement urbain. “Son caractère anthropophile (qui aime les lieux habités par l’homme) explique qu’une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser”, précise son site.
Des pièges spéciaux peuvent permettre de se protéger du moustique-tigre, mais il est également recommandé de porter des vêtements couvrants et clairs. Le site Moustique tigre info rappelle qu’il aime déposer ses larves dans de l’eau stagnante : vases, sous-pots, gouttières, toits plats, etc. Il faut donc veiller à ce que ces lieux ne recueillent pas d'eau stagnante. Si vous craignez d'en avoir chez vous, il suffit d'observer l'apparence de ceux que vous voyez : s'ils ont un corps noir et des rayures blanches, ce sont des moustiques-tigres !