- Le paquebot Diamond Princess est l’un des tous premiers clusters mondiaux et a été placé en quarantaine pendant 14 jours par les autorités japonaises après qu'un passager de 80 ans ait été testé positif le 1er février.
- L'analyse génétique du virus sur 148 passagers a révélé qu'ils partagent tous la même mutation et sont donc le fait d'un seul contaminateur.
La théorie des supercontaminateurs se confirme. Une analyse génétique, réalisée par des chercheurs de l'Institut japonais des maladies infectieuses et parue mardi 28 juillet dans la revue PNAS, révèle qu’une seule personne serait à l’origine de la contamination de 700 passagers, sur 3 711 personnes à bord, du paquebot Diamond Princess. Le bateau, qui est l’un des tout premiers foyers épidémiques mondiaux, avait été placé en quarantaine pendant 14 jours par les autorités japonaises après qu'un passager de 80 ans ait été testé positif le 1er février. Les résultats de cette étude confirme une pré-publication britannique publiée en mai dernier qui affirme que 80% des contaminations sont le fait de 10% des malades.
Le paquebot, un cas d’école
Les scientifiques ont réalisé une analyse génétique pour étudier le virus. Ils ont séquencé le génome des virus prélevés sur 148 des passagers et membres d'équipage du navire. Cette analyse génétique a révélé que tous les virus partagent la même mutation. Cela suggère que “la dissémination de SARS-CoV-2 à bord du Diamond Princess a comme origine un seul événement d'introduction, avant le début de la quarantaine”, estiment les chercheurs. Les contaminations auraient eu pour point de départ les grands rassemblements dans les parties communes “où les passagers dansaient, chantaient, faisaient leurs courses et assistaient à des spectacles.”
Depuis le début de la pandémie, le Diamond Princess a servi de cas d’école pour les chercheurs du monde entier et une trentaine d’études ont été menés depuis février, selon le site covid19primer.com. L’étude des données des personnes présentes dans le paquebot a permis d’estimer assez tôt la mortalité du virus à 1,2% puisque 7 passagers sont décédés des suites de l’infection. La proportion des personnes asymptomatiques a été envisagée autour de 18% du total des personnes infectées, un chiffre par la suite confirmé par une étude réalisée par des chercheurs allemands.
Longtemps interdites depuis cet évènement et la vague pandémique, les croisières vont reprendre cet été. Les bateaux sont autorisés à faire une escale en France “à condition de n’avoir embarqué leurs passagers et fait escale que dans des ports de l’Union européenne ou de l’espace économique européen.”