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Inhibiteurs calciques

Certains antihypertenseurs doubleraient le risque de cancer du sein

Par la rédaction

Traiter l’hypertension pendant plus de 10 ans grâce à un inhibiteur calcique semble multiplier par 2,5 le risque de cancer du sein.

WIDMANN PETER/TPH/SIPA

Les molécules de la classe des inhibiteurs calciques, (almodipine, lercanidipine …) font partie des traitements les plus utilisés contre l’hypertension artérielle. Selon l’étude menée en 2011 par le Comité français de lutte contre l’hypertension, 18 à 25% des hypertendues françaises en prennent tous les jours. D’où l’importance des résultats publiés par la revue Jama Internal Medicine. Une équipe du Centre de recherche contre le cancer de Seattle a mené une étude comparant 1900 femmes ménopausées atteintes de cancer du sein et 900 femmes témoins. La prise durant 10 ans ou plus d’un inhibiteur calcique comme médicament anti-hypertenseur multiplie par 2,5 le risque de cancer du sein non invasif.

 

Tous les traitements de la classe des inhibiteurs calciques présentaient le même risque. En revanche, les autres classes de médicaments contre l’hypertension n’avaient pas d’influence sur le risque de cancer du sein.

Il semble que ce soit les traitements par inhibiteurs calciques au long cours qui portent préjudice car les femmes qui avaient eu des durées de traitement plus courtes avaient un risque de cancer du sein inchangé. Mais le mécanisme par lequel ces antagonistes calciques influe sur le risque de cancer reste lui inconnu.

 

Un facteur de risque évitable

Pour le Pr Patricia Coogan, épidémiologiste à l’Université de Boston, qui signe l’éditorial accompagnant la publication de cette étude, « il est important de répliquer ces résultats dans d'autres études, car les inhibiteurs calciques sont largement prescrits et constitueraient donc un facteur de risque de cancer du sein modifiable majeur ».

En France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (48 800 nouveaux cas en 2012) et le plus meurtrier (11 886 décès en 2012), selon les derniers chiffres de l’Institut national du cancer.