“J'ai découvert que j'avais des problèmes de jambes, des petites varices qui éclataient après le bain, des douleurs lorsque je restais longtemps debout et une sensation de pesanteur… dans des périodes de forte chaleur, c'est vraiment très dur, je voyais de petits vaisseaux éclater sur les cuisses et les mollets, c'était vraiment très moche !”. A l'issue d'une séance de sclérothérapie-laser, Martine raconte les symptômes qui l'ont poussée à 30 ans à traiter sa maladie veineuse, une pathologie qui toucherait en France 18 millions de personnes.
Une maladie souvent héréditaire. “Le risque avant 35 ans est multiplié par 2,6 en cas d'hérédité”, précise le médecin vasculaire et phlébologue Vincent Crébassa, qui insiste par ailleurs sur d'autres conséquences de cette hérédité, une évolution plus rapide et des stades cliniques plus graves de la maladie mais surtout chronique et évolutive qui risque donc de s'aggraver si elle n'est pas suivie et traitée.
“Il faut faire ces séances de sclérothrapie régulièrement, car si on arrête, il y a davantage de veines à traiter, confirme Martine qui souligne l'efficacité de ce traitement. Après le laser, toutes les petites marques disgracieuses sont enlevées, il n'y a plus rien, depuis que je fais des séances, je ne prends même plus de cachets et surtout je n'ai plus honte de me mettre en jupe ou d'aller à la piscine !”
Une maladie qui peut évoluer vers des formes graves
Si beaucoup de patients consultent après l'apparition de varices qui constituent d'abord pour eux une gêne esthétique, la maladie veineuse nécessite surtout d'être traitée parce qu'elle peut évoluer vers des formes graves. “Le ressenti de la maladie est très variable, explique la docteure Christelle Bougard, mais il faut consulter même si l'on n'a pas mal car la douleur n'est pas proportionnelle à l'importance de la maladie”. Une mauvaise évaluation de l'importance de cette pathologie qui entraîne un retard de prise en charge qui est estimé en France à 7 ans entre les premiers signes de la maladie et la première consultation chez un généraliste ou un spécialiste.
82% des Français considèrent que ce n'est pas une maladie
Une récente enquête montre que les Français sont 82% à considérer que les premiers signes, jambes lourdes, douleurs, apparition de varices, ne sont pas une maladie. Ils sont 80% à penser que cette maladie n'est “pas grave” et 43% seulement à faire le lien avec le système circulatoire.
Un désintérêt étonnant quand on sait que parmi les facteurs de risque figurent des habitudes quotidiennes largement partagées, à commencer par le manque d'exercice physique ou la station debout prolongée. Les autres facteurs, comme l'excès de poids ou l'hypercholestéromie sont eux aussi suffisamment répandus pour éveiller une nécessaire vigilance. Surtout que sur ces causes possibles de la maladie veineuse, on peut agir facilement à travers quelques adaptations de son mode de vie.
Dépister tôt la maladie
En revanche, l'hérédité est un facteur de risque contre lequel on ne peut rien mais qui est majeur :“Quand on a un parent qui a des varices, on a 50% de risque d'en avoir; et quand les deux parents en ont, le risque est de 90%”, confirme Christelle Bougard, médecin vasculaire et phlébologue.
Dès l'apparition des signes qui marquent le premier stade de la maladie, et même pour de jeunes adultes, il est donc important de dépister la maladie veineuse et d'évaluer la façon dont elle peut évoluer. Pour réaliser cette évaluation, un test a été mis au point par une équipe française. L'un des initiateurs de ce travail, le docteur Vincent Crébassa, rappelle l'intérêt de ce nouvel outil pour la mise en place de stratégies thérapeutiques précoces dans cette maladie chronique et évolutive afin d'éviter qu'elle atteigne ses stades les plus graves.
Ci-dessous, le témoignage de Martine, patiente atteinte de maladie veineuse :
Ci-dessous, l'interview du docteur Vincent Crébassa sur le Vein Test :