Faudra-t-il apprendre à vivre avec la Covid-19 ? C'est le scénario qu'a dessiné en filigrane ce lundi Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors d'une conférence de presse en ligne, il a douché les espoirs des optimistes qui croient à la découverte prochaine d'un vaccin contre ce coronavirus qui a déjà causé la mort d'au moins 694 715 personnes dans le monde. “Il n'y a pas de panacée et peut-être qu'il n'y en aura jamais, a-t-il déclaré. Les essais cliniques nous donnent de l'espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin efficace, notamment sur la durée.”
Un discours qui va à l'encontre des déclarations de laboratoires qui assurent faire des pas de géants afin d'engranger davantage de soutiens financiers. Tedros Adhanom Ghebreyesus est resté dans la droite ligne de sa précédente prise de parole, où il appelait tous les pays à ne pas relâcher leurs efforts pour contenir la pandémie. “[Cette crise] durerait probablement longtemps" a-t-il dit alors que la 4e réunion du Comité d'urgence de la Covid-19 au sein de l'OMS, a convenu à l'unanimité que l'épidémie constituait toujours une urgence de santé publique de portée internationale.
Face à cette crise dont les effets "seront ressentis pendant des décennies", une seule solution pour le moment : maintenir les gestes barrière ainsi qu'une coopération mondiale.
Appel à plus de multilatéralisme, malgré la division internationale
Face à ce défi collectif, le directeur de l'OMS a rappelé à l'ordre certains pays. “De nombreux pays qui croyaient que le pire était passé sont maintenant aux prises avec de nouvelles flambées. Certains pays qui ont été moins touchés au cours des premières semaines voient maintenant le nombre de cas et de décès augmenter, a déclaré le docteur Tedros. Et certains pays ont réussi à maîtriser des flambées de grande ampleur.” Une remarque qui pourrait relancer les accusations de favoritisme pro-chinois du directeur général de l'organisation ainsi que les défaillances de l'OMS. Certaines enquêtes ont mis en lumière les liens entre l'actuel directeur général de l'OMS et le régime chinois, mais aussi que l'OMS a été que tardivement alerté par la Chine car cette dernière a tenté de cacher la gravité de l'épidémie apparue sur son territoire. Des soupçons, qui ont précipité une guerre d'influence sino-américaine. Au début du mois de juillet, les États-Unis, première puissance économique et premier contributeur financier de l'organisation, ont quitté l'OMS.
Malgré cette atmosphère internationale tendue, le Comité d'urgence de l'OMS a notamment recommandé de continuer à lutter contre cette pandémie à l'échelle mondiale à long terme grâce au multilatéralisme, ainsi que de financer la recherche et “la répartition équitable des outils de diagnostic, des traitements et des vaccins”. Deux vœux de bon sens qui semblent à ce jour pieux. Ce lundi 3 août selon l'université Johns Hopkins, 18 millions de cas de covid-19 ont été officiellement identifiés à l'échelle mondiale dont 694 715 décès, les États-Unis seraient le pays le plus contaminé et endeuillé au monde.