Les jeunes femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SPOK) présentent un risque accru de maladie cardiaque, selon une nouvelle étude publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology. Pour la première fois, les conséquences de la maladie ont pu être observées sur une longue période.
“Certains symptômes du SOPK ne sont présents que pendant les années où la femme est fertile, il était donc possible que le risque élevé de maladie cardiaque disparaisse plus tard dans la vie", explique en préambule la directrice de la recherche, la docteure Clare Oliver-Williams.
19% plus de risques de souffrir d’une maladie cardiovasculaire
La cohorte se composait de 60 574 femmes suivant un traitement pour tomber enceinte entre 1994 et 2015. Parmi elles, 6 149 (10,2%) étaient atteintes du SOPK, et 2 925 (4,8%) ont développé une maladie cardiovasculaire. D’après ces chiffres, les chercheurs ont estimé que les femmes souffrant du SPOK avaient 19% plus de risques de souffrir d’une maladie cardiovasculaire.
La majoration du risque cardiovasculaire augmente chez toutes les femmes avec l’âge, si bien que les chiffres concernant les femmes souffrant du SOPK et les autres sont de plus en plus similaires avec le temps. "En d'autres termes, à mesure que les femmes non atteintes du SOPK vieillissent, elles rattrapent leurs pairs atteintes du SOPK", résume Clare Oliver-Williams.
Chez les femmes de moins de trente ans souffrant du SOPK, les scientifiques n’ont pas observé une tendance nette de l’augmentation du risque cardiovasculaire, probablement par manque de données (les femmes suivent rarement un parcours de PMA avant trente ans, NDLR).
“Le SOPK est une maladie pénible”
“Le syndrome des ovaires polykystiques ne condamne pas à mort : il existe de nombreuses façons de rester en bonne santé cardiaque", encourage la docteure Clare Oliver-Williams (université de Cambridge, au Royaume-Uni). “De petits changements dans nos modes de vie peuvent être efficaces, comme manger plus de fruits et de légumes et faire plus d'exercice", détaille-t-elle.
On estime que 6 à 20% des femmes en âge de procréer sont atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Peu connue et mal diagnostiquée, cette affection entraine, entre autres, des règles irrégulières, des excès de pilosité, des pertes de cheveux et des difficultés à tomber enceinte. Les femmes atteintes du SOPK sont aussi plus susceptibles d'être en surpoids, donc de souffrir de diabète et d'hypertension artérielle.
“Le SOPK est une maladie pénible. Ses effets physiques peuvent provoquer de l'anxiété et de la dépression", rappelle Clare Oliver-Williams, qui invite les patientes touchées à rejoindre des groupes de soutien.