- Environ une femme sur quatre (26,3%) a développé une infection au cours de l’étude lorsque leur partenaire est circoncis.
- Un chiffre qui grimpe à plus d’une femme sur trois (37,3%) pour celles dont le compagnon n’est pas circoncis.
- L’observation des microbiotes péniens a permis de prédire avec une grande précision la vaginose bactérienne.
Le rôle de l’homme est trop souvent occulté dans la santé reproductive des femmes. Pour y remédier, des chercheurs de l’université de l’Illinois à Chicago (Etats-Unis) ont montré que les hommes sont à l’origine d’entre un tiers et un quart des infections vaginales. Ils ont publié leurs résultats le 4 août dans la revue Frontiers in Cellular and Infection Microbiology.
La circoncision, une vraie influence
Les chercheurs ont étudié 168 couples hétérosexuels ayant régulièrement des rapports sexuels pendant une année. Ils ont évalué la présence de vaginose bactérienne, un déséquilibre de la flore vaginale ou vulvaire qui conduit à la prolifération de bactéries nocives, chez les femmes au début de l’étude, après six mois et un an plus tard. Ils ont également effectué des prélèvements chez les hommes dans le méat urinaire, au niveau du gland et du sillon coronaire pour analyser les bactéries.
L’influence des hommes dans le développement des infections vaginales est apparue évidente. Les résultats ont indiqué “une association temporelle claire entre la composition microbienne du pénis et le développement ultérieur de la maladie”, a observé Supriya Mehta, autrice principale de l’étude. Environ une femme sur quatre (26,3%) a développé une infection au cours de l’étude lorsque leur partenaire est circoncis. Un chiffre qui grimpe à plus d’une femme sur trois (37,3%) pour celles dont le compagnon n’est pas circoncis. Cet écart s’explique par le plus faible nombre de bactéries anaérobies chez les pénis circoncis, selon les chercheurs.
Inclure les hommes
Le rôle de l’homme dans le développement des maladies reproductives féminines apparaît évident. “La concordance du microbiome pénien avec le microbiome vaginal des partenaires sexuels ne reflète pas simplement le microbiome vaginal, mais peut y contribuer”, avancent les chercheurs. L’observation des microbiotes péniens a permis de prédire avec une grande précision la vaginose bactérienne. Les taxons bactériens ont été anticipés dans 74,6% des cas.
Les auteurs estiment que ces résultats doivent contribuer à regarder de plus près l’influence des hommes dans les maladies reproductives développées par les femmes. “Un traitement potentiel devrait être efficace pour réduire ou modifier” la présence bactérienne chez les hommes, conduisant à réduire les vaginoses bactériennes. “J’aimerais que les cliniciens, les chercheurs, et le grand public incluent les partenaires masculins dans leurs efforts pour améliorer la santé reproductive des femmes, conclut Supriya Mehta à l’AFP. Il ne s'agit pas de rejeter la responsabilité sur l'un ou l'autre des partenaires, mais d'accroître les options et les possibilités d’amélioration.”