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Pandémie

La propagation de la Covid-19 s'accélère

Par Amanda Breuer-Rivera

Entre le 3 et le 9 août, 10 915 nouveaux cas de Covid-19 ont été découverts. Une hausse de 42 % par rapport à la semaine précédente qui confirme la progression du virus dans l'Hexagone. Les autorités rappellent les mesures de prévention.

Denis_prof/iStock

Une hausse de 42% de cas hebdomadaire de Covid-19 en France métropolitaine. Cette franche augmentation, entre les cas découverts du 3 au 9 août par rapport à ceux du 27 juillet au 2 août, confirme la trajectoire de progression du virus dans l'hexagone à l’œuvre depuis la mi-juin. Ces 10 915 nouveaux cas inquiètent puisque le nombre de personnes testées est resté stable. “La progression actuelle de l'épidémie correspond à un temps de doublement des cas de 18 jours pour la période [entre le 6 juillet et le 9 août, NDLR]” constate Santé publique France.

Le taux d'incidence est désormais de 16,7 cas pour 100 000 habitants contre 12,5 la semaine précédente. Or, parmi les 516 322 personnes testées entre le 3 et le 9 août, 77% étaient asymptomatiques, soit +6% par rapport à la semaine précédente du 27 juillet au 2 août. Malgré cette légère augmentation, le nombre de personnes positives parmi cette population d'asymptomatiques était stable. Cela signifie que le nombre de personnes symptomatiques qui se testent a diminué de 12% mais qu'ils sont plus nombreux de +37% à être positif. “Ces résultats témoignent d'une progression de la circulation virale, notamment chez les personnes symptomatiques”, explique Santé publique France.

Paris et les Bouches-du-Rhône proches du seuil d'alerte

Comme la semaine passée, les nouvelles contaminations touchent en particulier les 15-44 (+46%) et notamment les 25-34 ans (25-29 ans +55%, 30-34 ans +52%). Cependant, cette incidence est également en hausse auprès des plus de 65 ans (65-74 ans +41%, 75 ans  et plus +43%). Or pour cette dernière catégorie, la situation semble bien plus compliquée. “Pour la 2e semaine consécutive, le nombre de signalements des cas de Covid-19 dans les établissements médico-sociaux (incluant les Ehpad) semble se stabiliser au niveau national, même si une tendance à l’augmentation est observée récemment en Ile-de-France" rapporte Santé publique France. Or, plus une personne est âgée, plus elle est susceptible de développer une forme grave de la maladie, donc plus les seniors sont contaminés plus le risque d'augmenter le nombre de décès est élevé.

Le virus semble se développer partout sur le territoire. Du 3 au 9 août, près d’un département sur trois avait un taux d’incidence supérieur au seuil d’attention de 10 cas pour 100 000 habitants par semaine, soit 12 de plus que la semaine précédente. Les départements les plus touchés par ce taux d'incidence sont les Bouches-du-Rhône (47/100 000 habitants) et à Paris (46,2/100 000 habitants, en excluant les voyageurs dépistés positifs aux aéroports d’Ile-de-France). Des chiffres qui s'approchent du seuil d'alerte de 50/100 000 habitants.

Situation qui semble encore sous contrôle

Le nombre de nouveaux foyers épidémiques détectés continue d’augmenter avec 112 clusters signalés entre le 3 et le 9 août. Un chiffre encore une fois en hausse mais dont le nombre de personnes concernées est en léger recul en raison du nombre plus réduit de personnes dans les clusters. Parmi ceux en cours d’investigation, le milieu familial élargi (plusieurs foyers) et les évènements publics/privés (rassemblements temporaires de personnes) restaient les types de collectivités parmi les plus concernés.

A l’hôpital, il est observé une légère augmentation du nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ainsi qu'une hausse de nouvelles hospitalisations depuis 3 semaines. Le nombre d’hospitalisation en réanimation continue de progresser : il est passé de 78 du 6 au 12 juillet à 122 entre le 3 et le 9 août. Le nombre total de patients en réanimation reste toutefois en dessous de 500 patients.

Depuis début juillet, la part des personnes de moins de 40 ans admis en hospitalisation a plus que doublé par rapport à la période de mars à juin (18% vs 8%). La même tendance est observée pour la part des moins de 40 ans parmi les nouvelles admissions en réanimation qui ont également doublé durant la même période (14% vs 7%). La mortalité est actuellement dans les marges de fluctuation habituelle en France métropolitaine, tous âges confondus. Santé publique France appelle à maintenir et respecter les gestes barrière afin de limiter la progression du virus et éviter une deuxième vague.