Se manifestant généralement au troisième trimestre, l’hypertension artérielle gravidique ou prééclampsie se caractérise par une pression anormalement élevée du sang dans les artères et ce, même chez les femmes qui ne souffrent habituellement pas d’hypertension.
L’hypertension artérielle touche jusqu’à 10% des femmes enceintes, notamment les très jeunes femmes et celles d’un âge plus avancé dont c’est la première grossesse. Pouvant entraîner chez le bébé un retard de croissance ou un accouchement prématuré, l’hypertension artérielle est aussi à risque pour la future mère. Ces dernières courent en effet un risque accru d'hypertension chronique, de diabète, de maladie coronarienne, d'accident vasculaire cérébral et de décès cardiovasculaire précoce.
Une nouvelle étude, publiée aujourd’hui en ligne sur Menopause, le journal de la North American Menopause Society (NAMS), suggère que les femmes souffrant d’hypertension artérielle pendant leur grossesse pourraient également être exposées à des symptômes de ménopause plus gênants, notamment des bouffées de chaleur.
Des symptômes de ménopause plus graves
Si les troubles hypertensifs pendant la grossesse sont bien connus des médecins comme des facteurs de risque aux maladies cardiovasculaires, aucune étude ne s’était jusqu’ici intéressée au lien entre eux et d’autres indicateurs de risque cardiovasculaire, tels que les bouffées de chaleur durant la ménopause.
Cette nouvelle étude, qui a suivi près de 2 700 femmes, a étudié cette relation entre les antécédents de troubles hypertensifs pendant la grossesse et les symptômes de ménopause. Les conclusions montrent que les femmes ayant des antécédents d’hypertension artérielle durant leur grossesse présentaient des symptômes de ménopause plus graves que les femmes sans antécédents ou les femmes n’ayant pas eu d’enfant. Une analyse plus détaillée a également permis aux chercheurs de constater que les femmes souffrant d'hypertension et ayant recours à l'hormonothérapie présentaient des symptômes de ménopause totaux significativement plus élevés que les femmes n'ayant pas de tels antécédents.
“Cette vaste étude transversale montre un lien entre les troubles hypertensifs de la grossesse et les symptômes de la ménopause, à la fois unique aux femmes et prédictif du risque futur de maladies cardiovasculaires. Des études futures sont nécessaires pour déterminer si ces risques sont additifs afin de mieux informer le développement de modèles plus précis pour la prédiction des risques cardiovasculaires chez les femmes et les stratégies de réduction des risques", a déclaré le docteur Stéphanie Faubion, autrice principale de l'étude et directrice médicale du NAMS.