- Sept sociétés savantes de pédiatrie plaident pour une généralisation de la vaccination contre la grippe et les rotavirus pour les tout-petits.
- Ils recommandent également de privilégier les tests salivaires aux tests PCR nasopharyngés sur les enfants.
- Enfin, ils s'inquiètent de l'absence de mesures "claires et précises" en cas de détection d'un cas de Covid-19 dans une collectivité.
A quelques semaines de la rentrée, et alors qu’on assiste à une recrudescence des cas de Covid-19 sur tout le territoire français, les pédiatres se mobilisent. Dans une lettre ouverte publiée en ligne ce mercredi 19 août, sept sociétés savantes de pédiatrie rappellent que “le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel” et appellent donc à prendre un certain nombre de mesures. Parmi lesquelles, une réorganisation de la rentrée scolaire. “Nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que sur celui de la prise en charge des enfants”, écrivent les professionnels de santé.
Vacciner les tout-petits
Parmi les recommandations faites par les pédiatres, celle de renforcer la vaccination contre la grippe et de généraliser chez les petits nourrissons la vaccination contre les rotavirus, responsables de la gastro-entérite.
L’objectif est double : d'abord ne pas “alourdir la charge de soins et ‘le fardeau’ des structures sanitaires en diminuant de façon drastique les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons”, mais aussi “réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une Covid-19 et ses conséquences (tests PCR et mesures d’éviction personnelles et familiales)". En effet, expliquent les sociétés savantes, “15 à 30% des enfants hospitalisés ou vus en consultation pour Covid-19 ont des signes digestifs, dont la diarrhée, ce qui rend très difficile le diagnostic différentiel avec les gastro-entérites à rotavirus […] Vacciner contre ces maladies représenterait donc un moyen de diminuer les consultations, les passages aux urgences et les hospitalisations à un moment où la circulation du SARS-CoV-2 risquera d’être à nouveau intense", écrivent-ils.
Privilégier les tests salivaires
Deuxième recommandation : celle de privilégier les tests salivaires aux tests PCR nasopharyngés, “désagréables", “nécessairement répétitifs chez les enfants" et qui ont, selon les pédiatres, “un rendement modeste, un coût certain et nous expose à des refus des enfants et/ou des parents.”
Les sociétés savantes de pédiatrie plaident enfin pour “des stratégies claires et précises” en cas de dépistage d’un enfant ou d’un adulte au SARS-CoV2 au sein d’une collectivité. “A ce jour, les remontées que nous avons, sont pour le moins anarchiques : des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR et avant toute enquête.”
“Si des stratégies claires et précises ne sont pas définies, il nous semble que la rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes voire d’écoles non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages", s’inquiètent les signataires.