ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les antécédents génétiques affectent l'adaptation au vieillissement

Vieillir

Les antécédents génétiques affectent l'adaptation au vieillissement

Par Amanda Breuer-Rivera

Une étude s'intéresse aux relations entre l'épigenèse et le vieillissement.

Master1305/iStock

Nos gènes influencent la manière dont nous vieillissons, assure une étude publiée dans la revue Aging Cell. L'équipe de chercheurs de l'université de Californie-Riverside (Etats-Unis) menée par Chandra Reynolds, professeure de psychologie à l'Institute of Integrative Genome Biology, a suivi pendant 10 ans l'évolution de l'épigenèse — processus chimique qui contrôle l'activité de l'ADN en rendant muets ou activants certains gènes — sur 96 paires de jumeaux de même sexe. Les chercheurs se sont notamment intéressés au processus de méthylation, une réaction chimique qui ajoute des molécules à l'ADN, particulièrement active lors du processus de vieillissement.

Nous avons découvert que les sites de méthylation précédemment associés à l'âge et inclus dans les ‘horloges’ de méthylation sont plus héréditaires que les autres sites restants”, selon Chandra Reynolds. Le fait de comparer l'ADN de jumeaux vieillissants sur une décennie permet de mesurer et de cartographier ces évolutions de l'ADN. “Les sites démontrant la plus grande héritabilité résident dans les gènes qui participent aux voies immuno-inflammatoires ainsi qu'aux neurotransmetteurs. Les sites qui montrent moins de stabilité dans la méthylation sur 10 ans résident dans des gènes qui participent aux voies liées au stress”, a-t-elle ajouté. De ce fait, le stress et l'environnement d'une personne influence son horloge biologique et la façon dont elle vieillit.

Les facteurs de vieillissement sont davantage dans les gènes héréditaires

Pour les chercheurs, découvrir que les sites les plus modifiés par l'âge sont également les plus héréditaires ouvre un large champ d'études pour comprendre la dynamique entre évolution et adaptation à l'environnement. “Les sites les plus héréditaires peuvent participer à ces voies, ce qui suggère que les adaptations au vieillissement et à la sénescence peuvent être différemment affectées par le patrimoine génétique, indique Chandra Reynolds. Le fait que les sites les plus héréditaires ou familiaux se trouvent dans les gènes qui participent aux voies immunitaires-inflammatoires suggère que la façon dont nous nous adaptons aux processus de vieillissement, y compris la résistance à la maladie ou les défis de celle-ci, peut être en partie génétiquement régulée.”

Des modèles de méthylation modifiés ont été observés avec le vieillissement, et comme les différences de méthylation peuvent résulter en partie de nos expériences et de notre comportement, ils peuvent être modifiables, a déclaré la directrice de recherche. Nos résultats soulignent que même à la fin de la vie, certaines des différences individuelles de méthylation sont modérément héréditaires et contribuent aux schémas de méthylation dix ans plus tard.”