Une rentrée pas comme les autres attend les quelques 12 millions d’élèves français. Cette année, il faudra respecter les gestes barrière et porter le masque pour les plus de 11 ans. Au début de l’épidémie, les plus jeunes ont été suspectés d’être des "super-transmetteurs" : souvent asymptomatiques, les enfants transmettent le virus sans qu’on puisse soupçonner qu’ils soient infectés. Un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) vient contredire cette théorie. Les cas de transmission entre enfants dans le cadre scolaire seraient rares. "Les données d’un certain nombre de pays de l'UE suggèrent que la réouverture des écoles n'a pas été associée à une augmentation de la transmission communautaire", précise Santé Publique France, dans une analyse du rapport du ECDC.
Des enfants peu touchés par le virus
L’analyse réalisée par le centre européen montre que les enfants sont peu touchés par la Covid-19 : d’après leurs calculs, moins de 5% des cas de Covid-19 signalés dans l’Union européenne et le Royaume-Uni concernent des personnes de moins de 18 ans. Ils ont peu de risque de développer une forme grave de la maladie, d’être hospitalisés ou d’en décéder.
"Lorsqu'ils présentent des symptômes, les enfants excrètent la même quantité de virus que les adultes et sont donc contaminants comme le sont les adultes", précise le document. Pourtant, les études réalisées en milieu scolaire montre que les contaminations y sont rares. L’école "n’est pas la principale cause d'infection par le SARS-CoV-2 chez les enfants". D’après les scientifiques, les écoles ne sont pas plus à risque qu’une entreprise ou une salle de concert, si les gestes barrière y sont respectés. Ils ne considèrent pas la fermeture des écoles et des crèches comme une mesure de contrôle efficace pour empêcher la propagation du virus. "Des données provenant d'études de cas groupés notamment intrafamiliaux ont fait état d'une transmission de l'adulte vers l'enfant beaucoup plus fréquente que l’inverse", indique la Société Française de pédiatrie.
Des enfants plus fragiles face au confinement
À l’inverse, les mesures mises en place pour lutter contre l’épidémie ont eu plus de conséquences sur les enfants que sur les adultes. Dans un rapport publié le 17 avril 2020, le Haut Conseil de la Santé Publique alerte sur les effets du confinement sur les plus jeunes. Des études ont montré qu’il a créé des troubles psychologiques liés à la peur de la maladie, l’ennui, l’absence de relations amicales, le manque d’intimité voire les tensions familiales. De nombreux enfants sont devenus très sédentaires, ce qui a engendré une prise de poids et une diminution de la condition physique. En outre, les cas de maltraitance signalés au 119 ont été plus nombreux pendant cette période.