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Fruits, miel, boissons sucrées...

Consommer trop de fructose pendant la grossesse serait néfaste au bébé

Par Charlotte Arce

Une nouvelle étude américaine pointe les risques d’une consommation trop importante de fructose, naturellement présent dans les fruits, pendant la grossesse. Elle modifierait la composition du lait maternel et celle du métabolisme de l’enfant à naître.

Wavebreakmedia/iStock
Une consommation importante de fructose accroît les acides gras libres circulant dans le sang de bébé, ce qui augmente son risque de développer une obésité ou un diabète de type 2.

Longtemps loué pour la simplicité de sa composition chimique, le fructose fait depuis quelques années l’objet de nouveaux travaux qui mettent en lumière les risques qu’il peut entraîner pour la santé s’il est consommé à trop fortes doses. Pouvant induire une insulino-dépendance, favoriser la production d’acide urique ou encore élever le taux de triglycérides dans le sang, le fructose, que l’on retrouve naturellement dans les fruits et le miel, serait aussi à consommer avec modération pendant la grossesse.

C’est la conclusion que tire une étude de l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande) et publiée dans la revue internationale Frontiers in Endocrinology. Selon ses auteurs, une consommation importante de fructose pendant la grossesse peut entraîner des changements significatifs dans la fonction métabolique de la mère, modifier la composition du lait maternel mais aussi altérer le métabolisme de son enfant à naître.

En cause : une modification très importante et constante des acides gras libres circulant dans le sang de bébé provoquée par le fructose. Et ce, malgré le fait que le bébé ne consomme pas de fructose lui-même.

Une modification de la fonction métabolique

"Des recherches antérieures ont montré qu'une alimentation de mauvaise qualité pendant la grossesse peut prédisposer la progéniture à des conséquences à long terme, notamment le développement de l'obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie, explique Erin Smith, doctorante et première autrice de l’étude. On remarque cependant que l’on manque de données sur l'impact d'une augmentation de la consommation de fructose avant et pendant la grossesse et sur les effets néfastes qui en découlent sur la lactation, le développement du fœtus et la fonction métabolique de la progéniture."

Pour en mesurer les effets, les chercheurs ont divisé des femmes volontaires en deux groupes : le premier a reçu un régime alimentaire de contrôle, le second un régime au fructose avant et pendant la grossesse. Les femmes ayant reçu du fructose ont reçu de l'eau additionnée de fructose pour reproduire l'augmentation de la consommation de boissons sucrées 60 jours avant le début de grossesse et jusqu'à la naissance de leur bébé. Le fructose représentait alors 16,5 % de leur régime alimentaire, ce qui est très proche de la consommation humaine moyenne de fructose/sucre dans les pays occidentaux, estimée à environ 14 % de l'apport calorique quotidien moyen.

"Nous avons découvert que le fructose avait un impact significatif sur le statut métabolique des femmes enceintes et sur la teneur en acides gras libres de leur lait. Nous fournissons également les premières preuves que les enfants nés de mères ayant consommé du fructose fructose présentent un schéma très spécifique d'augmentation des acides gras libres et d'altération du métabolisme des lipides qui persiste tout au long de la petite enfance."

Un risque accru d’obésité ou de diabète

Une augmentation du taux d’acide gras libres peut avoir des conséquences sur la santé des enfants, augmentant leur risque de développer une obésité, une insulino-résistance, un diabète de type 2 ou encore des maladies cardiovasculaires.

"Notre étude souligne l'importance de limiter l'ajout de fructose raffiné, comme les boissons sucrées, et de s'efforcer d'avoir un régime alimentaire plus équilibré sur le plan nutritionnel chez les femmes avant et pendant la grossesse et l'allaitement", conclut la chercheuse.