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Le hoquet

Par le Dr Jean-François Lemoine

Si je vous dis « irritation du nerf phrénique lors de son passage à travers le diaphragme provoquant une contraction brusque et involontaire des muscles respiratoires », aurez-vous compris que cela nous explique les causes du hoquet ?

 

Car c’est en effet ce nerf phrénique qui le provoque lorsqu’il est irrité. Il est dû à une inspiration brutale associée à la fermeture de la glotte qui freine l'arrivée d'air. La fréquence varie de 10 à 60 hoquets par minute, mais c'est surtout la durée de la crise qui fait la gravité de ce symptôme assez banal. Autant le hoquet aigu est peu problématique, autant sa persistance au-delà de 48 heures en fait une véritable maladie à prendre très au sérieux, car elle peut conduire celui qui en souffre à l'épuisement.

 

Dans sa forme aiguë, celle que tout le monde a connue un jour ou l'autre, on sait que les raisons sont essentiellement digestives. Dans la forme qui traîne, les pistes sont tellement nombreuses – on dit en médecine qu'il y a près de 200 raisons de présenter un hoquet – qu'il s'agit d'un véritable casse-tête pour le médecin. Pendant ce temps-là, le malade se marginalise. Il perd l'appétit, le sommeil et souvent son travail par la même occasion.

 

Que peut-on faire en cas de hoquet simple ? Il y a un certain nombre de recettes populaires qui circulent, des solutions qui peuvent, en effet pour certaines, paraître farfelues, mais qui sont tout à fait calquées sur nos connaissances les plus récentes. Par exemple, on s'est aperçu que le hoquet diminue lorsque l'oxyde de carbone augmente. Augmenter ce gaz carbonique, c'est par exemple suspendre sa respiration le plus longtemps possible ou faire des mouvements de respiration profonds et rapides.

La légende populaire affirme qu’il faut effrayer celui qui hoquette… Cela peut marcher, du moins si ça marche, il y a une explication… On est face à la stimulation d'un de nos nerfs, le pneumogastrique ; un terme bien compliqué pour justifier l'hypnose, l'acupuncture ou encore les tentatives pour effrayer celui qui hoquette.

 

Cela passe également par la prise d'un verre d'eau, le plus rapidement possible, des tractions sur la langue, avaler de la mie de pain ou du vinaigre sur un sucre... Pour une fois, la médecine fait bon ménage avec les remèdes de bonne femme. Du moins en ce qui concerne le hoquet simple… Pour celui qui persiste et épuise, une consultation urgente s’impose.