“Vivre avec le virus”, voilà comment, en une phrase, le premier ministre, Jean Castex, résume l’action gouvernementale pour faire face à la crise sanitaire. Le virus progresse avec un taux de reproduction de 1,4, preuve de la recrudescence de l’épidémie puisqu’il était de 0,7 en mai dernier. “L’épidémie regagne du terrain, et c’est maintenant qu’il faut intervenir”, poursuit le premier ministre.
Le port du masque généralisé
Cette reprise épidémique se caractérise par une forte augmentation du nombre de cas positifs et d’une légère remontée d’admissions à l’hôpital et en réanimation qui “commencent doucement mais sûrement à remonter”. Il y a environ 3 000 nouveaux cas quotidiens, contre 1 000 à la sortie du confinement. “Bien sûr, il faut interpréter ces chiffres avec prudence, nous testons beaucoup plus de monde. Mais cette montée en puissance des tests n'explique pas tout : le pourcentage de personnes positives augmente", met en garde Jean Castex. En première ligne se trouvent les jeunes, en particulier les 20-30 ans, qui “présentent des taux positifs proches de 6%, plus que la moyenne nationale.”
Face à cette avancée du virus sur notre territoire, le premier ministre a placé 19 nouveaux départements en zone rouge de circulation active du virus, portant le total à 21. “Nous devons nous doter de tous les moyens pour stopper cette progression et pour nous protéger”, a-t-il martelé. Dans ces territoires, le premier ministre souhaite une stratégie adaptée “au plus près du terrain.” Il a pris en exemple la Mayenne où la progression de l’épidémie a été freiné grâce à l’obligation du port du masque dans de nombreuses villes courant juillet. Dans les Bouches-du-Rhône, cette action se traduit par la fermeture des bars à 23h et le port du masque est requis. De même, à Paris, le masque sera de rigueur dans les prochains jours.
Un million de tests par jour en septembre
Concernant le port du masque, les obligations se multiplient. Au sein des entreprises et dans l’enseignement supérieur, il est désormais imposé. Mais cela ne s’arrête pas là puisqu'il sera étendu “dans tous les espaces fermés où se situent plusieurs personnes”. Leur gratuité n’est pas d’actualité selon Jean Castex, soulignant que le gouvernement continuera de fournir “des masques gratuits à nos citoyens les plus modestes.” “Nous avons envoyé récemment 50 millions de masques à 3 millions de familles modestes et précaires”, précise le premier ministre qui ajoute que cette opération sera renouvelée en octobre. Ces mesures ne doivent pas “faire oublier le respect des gestes barrière”, ajoute-t-il.
Au sujet des tests, l’objectif du gouvernement est d’en effectuer un million par semaine au mois de septembre, contre 840 000 cette dernière semaine. “Nous sommes parvenus à casser les chaînes de transmission, de contamination”, se félicité Olivier Véran. La durée moyenne d’obtention des résultats est de 24 heures pour ces tests PCR alors que des tests sont en cours pour étudier la fiabilité des tests salivaires “en Guyane et à Paris”.
Enfin, si une reprise épidémique de grande ampleur survenait, Jean Castex a annoncé que notre pays était prêt. Nos hôpitaux possèdent 12 000 lits en réanimation, soit “deux fois plus de patients” que le nombre maximal atteint en avril. Les médicaments sont présents en stock afin d’être “en mesure d’en fournir à 29 000 malades.” “Nous avons anticipé et sécurisé nos capacités de réponse, qu'il s'agisse des stocks de masques, de gants, de médicaments, de respirateurs”, a ajouté Olivier Véran. Si cela venait à être nécessaire, des plans de reconfinement localisés seraient eux aussi prêt à être déployés, bien que le gouvernement souhaite les éviter au maximum.