- Des chercheurs présentent en prépublication un possible traitement préventif de la Covid-19 sous forme de spray nasal
- Cette étude ne parvient toutefois pas à être publiée ni à recueillir des financements pour être poursuivie
Et si pour éviter une contamination à la Covid-19 la solution n'était ni un vaccin ou de l'hydroxychloroquine mais un spray nasal ? C'est le pari de l'équipe de recherche du Laboratoire des biomolécules rattaché au CNRS, Sorbonne université et École normale supérieure-PSL. Ce 24 août, ces scientifiques ont publié sur Biorxiv, une revue de pré-publication - sans lecture d'un comité scientifique - leur recherche sur le développement d'un leurre capable de bloquer le virus de la Covid-19.
Leur solution ? De nombreuses études ont souligné que le virus utilise le récepteur cellulaire ACE2 (enzyme de conversion de l'angiotensine 2) pour entrer dans les cellules humaines. Alors pour empêcher l'intrusion du virus, les chercheurs français proposent un faux récepteur cellulaire ACE2 afin de détourner le virus des cellules pulmonaires. Selon Le Parisien, l'équipe du professeur Philippe Karoyan a dû créer des peptides sur mesure grâce à deux algorithmes qui ont mis au point 160 prototypes sur lesquels seulement 3 se sont révélés efficaces.
Recherche de financement
Est-ce le "remède miracle" contra la Covid-19 ? Difficile de se prononcer à ce stade. Ce procédé préventif, breveté dès mai dernier selon Le Parisien, n'a pour l'instant pas été testé sur des sujets vivants. Confectionné sur des cellules pulmonaires, les membres de l'équipe de recherche assurent qu'ils ont fait en sorte que leur spray ne soit pas toxique et ne déclenche pas de réaction immunitaire. Comme pour une autre équipe de recherche de San Francisco qui développent le même procédé, aucune publication n'a été faite dans une revue scientifique - avec comité de lecture et donc adoubement des paires.
Pour l'équipe de scientifiques français, la suite du développement de leur recherche dépend des politiques publiques et de l'industrie pharmaceutique. "Tout va dépendre des moyens financiers que nous allons réussir à décrocher, analyse Philippe Karoyan auprès du Parisien. Nous sommes en discussion avec de nombreux groupes pharmaceutiques à l'étranger, notamment aux États-Unis. Côté français, Sanofi n'a pas daigné nous répondre. Si quelqu'un est prêt à investir ne serait-ce qu'un million d'euros, nous pourrions proposer un produit formulé avant la fin de l'année."