- Une étude montre que l'IMC est plus important que la génétique comme facteur de risque dans le diabète de type 2
- La prévention pour éviter le surpoids et ses conséquences pourrait intervenir dès que l'IMC devient trop élevé
Et si le sur-poids provoquait davantage le diabète que les gènes ? C'est la conclusion à laquelle aboutit une équipe de chercheurs britanniques et qui a été présentée lors du dernier Congrès de cardiologie européen. "Nous avons mené cette étude pour savoir si la combinaison du risque héréditaire et de l'indice de masse corporelle (IMC) actuel pourrait identifier les personnes les plus à risque de développer un diabète, explique le professeur Brian Ference, chercheur principal de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni). Les efforts de prévention pourraient alors se concentrer sur ces personnes." Contre toute attente, ils ont découvert que l'IMC était un facteur bien plus important dans le développement du diabète de type II que le facteur génétique.
L'étude a été menée à partir des informations génétiques de 445 765 participants de la UK Biobank dont les chercheurs ont pu calculer le risque héréditaire de développer le diabète et leur IMC. Ils ont observé l'évolution de la maladie ainsi que de leur IMC durant 8 ans. Durant ce laps de temps 31 298 personnes ont développé un diabète de type 2. Puis, ils les ont divisé en cinq groupes selon leur risque génétique puis en cinq autres groupes selon leur IMC. Là ils ont remarqué que les personnes du groupe ayant un IMC le plus élevé (en moyenne 34,5 kg / m2) avaient un risque de diabète 11 fois plus élevé que les participants du groupe ayant un IMC le plus bas (21,7 kg / m2 en moyenne) et indépendamment du risque génétique. "Les résultats indiquent que l'IMC est un facteur de risque de diabète beaucoup plus puissant que la prédisposition génétique", a déclaré le professeur Brian Ference.
"La plupart des cas de diabète pourraient être éviter"
Face à ce surprenant résultat, les scientifiques ont voulu savoir si c'était le fait d'atteindre un certain poids qui déclenchait la maladie ou si elle survenait après un certain laps de temps. Pour répondre à cette question, les chercheurs ont utilisé des méthodes statistiques. Ils ont alors constaté que la durée de l'IMC élevé n'avait pas d'impact sur le risque de diabète. "Cela suggère que lorsque les gens franchissent un certain seuil d'IMC, leurs chances de diabète augmentent et restent à ce même niveau de risque élevé, quelle que soit la durée de leur surpoids", estime le directeur de recherche.
Selon le professeur d'université, le seuil où la maladie s'exprime est probablement différent pour chaque personne. "Les résultats indiquent que la plupart des cas de diabète pourraient être évités en maintenant l'IMC en dessous du seuil qui déclenche une glycémie anormale. Cela signifie que pour prévenir le diabète, l'IMC et la glycémie doivent être évalués régulièrement. L'effort pour perdre du poids est critique lorsqu'une personne commence à développer des problèmes de glycémie, assure-t-il. Il peut également être possible d'inverser le diabète en perdant du poids dans les premiers stades avant que des dommages permanents ne surviennent."
Un immense message d'espoir pour les 463 millions de personnes souffrant de diabète dans le monde. Le diabète le plus répandu, celui de type II, peut notamment provoquer des troubles cardiaques comme de la coronaropathie ou l'accident vasculaire cérébral.