- 30,2% des participants à l'étude souffraient d’une perte auditive sans en avoir conscience.
- Ces résultats peuvent orienter les politiques de santé publique destinées à détecter les problèmes auditifs.
D’après les conclusions d’une nouvelle étude menée par l’Université de Manchester, 30,2% des participants souffraient d’une perte auditive sans en avoir conscience. "Dans cette étude transversale, les pertes auditives n’ont pas été détectées via les questionnaires adressés" aux patients, déclarent les auteurs en préambule. "Ces résultats peuvent orienter les politiques de santé publique destinées à détecter des problèmes auditifs chez les adultes dans la force de l’âge et les anciens", ajoutent-ils.
L'âge associé à l’inconscience d’une perte de l’audition
La cohorte analytique complète était composée de 9666 personnes. Cette étude a ensuite analysé un échantillon de 8529 adultes âgés de 50 à 89 ans. Tous ont répondu à un questionnaire sur leur audition, et ont consenti à être évalués par une infirmière au moyen d'un appareil de dépistage auditif. Aucun des participants ne souffraient d’infection au niveau de l’oreille ou ne portaient d'implant cochléaire.
Les facteurs associés à une mauvaise perception des difficultés auditives étaient les suivants : sexe féminin, occupation routinière ou manuelle, consommation de tabac, consommation d'alcool et manque d'activité physique. "L'âge était largement associé à l’inconscience d’une perte de l’audition", ajoutent les scientifiques. "Tout comme les indicateurs socio-économiques, tels que le niveau d'éducation et la profession", poursuivent-ils.
Problème majeur de santé publique
On estime que plus de 10% de la population française serait confrontée à une perte d'acuité auditive ou baisse de l'audition; des chiffres qui seraient donc largement sous-estimés.
"Il est essentiel que les personnes souffrant de perte auditive soient détectées en temps opportun, référées à des spécialistes de l'oreille et aient accès à des appareils auditifs. L'identification précoce des problèmes d'audition dans les soins primaires peut être la clé pour s'attaquer à ce problème majeur de santé publique", détaille la directrice de l’étude Dialechti Tsimpida. Et de poursuivre : "cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pourquoi tant de personnes ne sont pas diagnostiquées, même si nous pensons qu'il serait bénéfique d'intégrer la perte auditive dans un examen de soins primaires de routine chez les personnes âgées", conclut-elle.