- Le nombre de contaminations à la Covid-19 croît de manière exponentielle en France depuis la mi-juillet, mais ce phénomène ne se traduit pas par une hausse des hospitalisations. La deuxième vague n'est pas là.
- Cependant, les médecins s'inquiètent de la baisse prochaine de la température. Avec le froid, l'organisme est plus vulnérable aux virus.
- De plus, nous avons plus tendance à nous regrouper et à moins aérer notre espace. Ce comportement est propice à la prolifération des virus et probablement de la Covid-19.
La fin de l'été marque aussi le recul des beaux jours et de notre insouciance collective. En cette rentrée 2020, l'ensemble des indicateurs sanitaires de Santé publique France se dégradent. Ainsi durant la semaine du 17 au 23 août 26 890 cas positifs de Covid-19 ont été recensés, soit une augmentation de 57% par rapport à la semaine précédente. Un chiffre vertigineux si on le compare à la mi-juillet où entre le 13 et le 19 juillet Santé publique France avait dénombré 4 446 cas hebdomadaires, soit 6 fois moins qu'à la mi-août.
Une progression du virus "exponentielle" qui inquiète les épidémiologistes de Santé publique France. Cependant, il est encore trop tôt pour parler d'une deuxième vague épidémique. Une vague, c'est l'accélération rapide jusqu'à un "pic épidémique". On n'en est pas là. Comme le souligne l'émission Désintox, une étude de l'Institut Pasteur, publiée en juillet dernier, estime que le virus avait mi-mars un taux de reproduction effectif proche de 3, c'est-à-dire qu'une personne atteinte du virus contaminait en moyenne 3 autres. À la mi-août, il est estimé autour de 1,38.
Si le nombre de cas confirmés et la proportion de cas symptomatique ont fortement augmenté, les cas d'hospitalisations et de réanimations progressent également mais de manière modérée. Au 25 août dernier, 4 600 personnes étaient hospitalisées pour la Covid-19 dont 410 en réanimation. Des chiffres plus élevés que début août mais équivalent à ceux enregistrés début juin en toute fin de la première vague.
Le danger de la baisse des températures
Si une deuxième vague ne semble donc pas encore d'actualité malgré une détérioration de la situation sanitaire, beaucoup de médecins s'inquiètent de la venue de l'hiver. "On ne sait pas comment le virus va réagir à la chute drastique des températures, explique le professeur Denis Malvy infectiologue au CHU de Bordeaux et membre du Conseil scientifique dans les pages de 20Minutes. Si le Covid-19 est comme les autres virus, il va bénéficier d’un terrain encore plus propice pour se propager."
Cependant la raison principale qui fait craindre aux épidémiologistes une recrudescence de la Covid-19 dès les premières baisses de température est que nous allons changer notre mode de vie à ce moment-là. Le 22 août dernier, le professeur Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale, a affirmé dans les colonnes du Monde : "le cas australien [NDLR : où après un confinement en mars-avril le pays a subit une deuxième vague fin mai] montre qu’une deuxième vague peut survenir à la faveur de l’hiver, lorsque les gens sont davantage confinés dans des endroits moins ventilés. Il semble alors que la contamination soit facilitée et qu’une flambée épidémique soit plus facilement déclenchée."
L'Académie de médecine française encourage tout le monde, et notamment les enfants, à se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Un avis partagé par la Haute autorité de santé. Ce vaccin n'offre pas de protection contre la Covid-19 mais permet de désengorger les urgences et de limiter le nombre de cas suspect nécessitant un test PCR. La meilleure protection contre la Covid-19 demeure pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le maintient des distances sociales, l'usage des gestes barrière et le lavage régulier les mains.