De plus en plus, les enfants intéressent les chercheurs dans la pandémie de coronavirus. Après avoir montré que les enfants jouent bien un rôle dans la propagation de la Covid-19, ils se sont intéresser à comprendre combien de temps il est nécessaire à leur organisme pour se débarrasser du virus et pour développer des anticorps efficaces. Les chercheurs américains du Children’s National Hospital ont été surpris en constatant que le virus et les anticorps peuvent coexister dans l’organisme des enfants. Les résultats ont été publiés jeudi 3 septembre dans le Journal of Pediatrics.
25 jours de charge virale et 18 avant de voir apparaître les anticorps
Les chercheurs ont analysé 6 369 enfants testés pour la Covid-19 et 215 qui ont suivi des tests d’anticorps entre le 13 mars et le 21 juin. Parmi ces derniers, 33 enfants ont passé des tests pour observer la présence du virus et d’éventuels anticorps. Chez 9 d’entre eux, les prélèvements sanguins ont révélé la présence d’anticorps alors qu’ils ont été testés positifs à la Covid-19. “Avec la plupart des virus, lorsque vous commencez à détecter des anticorps, vous ne détectez plus le virus, replace Burak Bahar, auteur principal de l’étude. Cela signifie que les enfants ont toujours le potentiel de transmettre le virus même si des anticorps sont détectés.”
L’étude a également cherché à savoir quand apparaît le virus dans l’organisme des enfants et quand se développe la réponse immunologique. Les chercheurs suggèrent que le délai médian entre la détection de la charge virale positive et sa disparition est de 25 jours. La présence d’anticorps dans le sang a été constatée au bout de 18 jours. Pour atteindre le niveau suffisant d’anticorps neutralisants, il faut que s’écoulent 36 jours.
Les plus jeunes et les filles mettent plus de temps à éliminer le virus
Chez les enfants, les chercheurs ont constaté des disparités en fonction de l’âge. Ceux qui ont entre 6 et 15 ans mettent en moyenne plus de temps à éliminer le virus que les 16 – 22 ans, avec 32 jours contre 18 jours. En outre, les filles mettent plus de temps que les garçons à détruire le virus dans la première tranche d’âge puisqu’elles mettent 44 jours en moyenne. “Ce qu’il faut retenir ici, c’est que nous ne pouvons pas baisser la garde simplement parce qu’un enfant a des anticorps ou ne présente plus de symptôme, affirme Burak Bahar. Le rôle continu d’une bonne hygiène et de la distanciation sociale reste primordiale.”
L’objet de la prochaine recherche sera d’étudier si les enfants sont toujours contagieux lorsqu’ils se mettent à développer les anticorps. Il faudra également savoir si les anticorps sont un signal d’immunité et à quel point ils protègent contre une réinfection.