Selon une étude néerlandaise publiée aujourd’hui dans la revue The Lancet Infectious Diseases, des dromadaires du sultanat d'Oman présentent des anticorps dirigés contre le nouveau coronavirus MERS-CoV pour Middle East Respiratory Syndrome CoronaVirus. Ils pourraient donc être la pièce du puzzle qui manquait jusqu’ici, à savoir l’animal réservoir à l'origine de l'épidémie humaine.
Du fait de la parenté du nouveau coronavirus avec le SRAS, les chercheurs soupçonnent la chauve-souris d’être l’animal à l’origine de la maladie. Le dromadaire, animal très populaire au Moyen-Orient, utilisé comme animal de course ainsi que pour son lait et sa viande, pourrait donc avoir fait l’intermédiaire entre la chauve-souris et l’Homme.
D'après ces travaux, 100% des 50 sérums sanguins prélevés chez des dromadaires du sultanat d'Oman contenaient des anticorps spécifiquement dirigés contre les protéines de surface du coronavirus. Et c'était également le cas de 15% des sérums prélevés chez des dromadaires espagnols. En revanche, pas de traces du coronavirus chez les autres animaux auxquels se sont intéressés les chercheurs : chèvres, moutons, vaches... Ils en concluent que le MERS-CoV ou un virus très proche de celui-ci a déjà infecté ces dromadaires.
Il reste encore à comprendre le mode de transmission du coronavirus du dromadaire à l’Homme : par contact, par le lait de chamelle … Jusqu’ici le virus MERS-CoV a infecté essentiellement des hommes âgés fragilisées par une maladie chronique. L’Organisation mondiale de la Santé considère qu’il présente un risque pandémique très faible du fait de sa faible transmissibilité d’homme à homme.