Ce sont 667 194 patients qui ont souffert d’une plaie chronique en France en 2012, selon la Caisse nationale de l’Assurance maladie. Parfois, ces plaies chroniques sont infectées par des bactéries devenues résistantes aux traitements antibiotiques. Les patients se font soigner en milieu hospitalier, faute de thérapies pouvant être administrées à domicile. Ce temps sera peut-être bientôt révolu, grâce à une équipe de chercheurs américains. Ils viennent de mettre au point un patch permettant à ces patients de bénéficier d’un traitement de haute technologie, la thérapie à l’ozone, sans aller à l’hôpital. Leurs résultats ont été publiés en mai dernier, dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology.
Une technologie de pointe à bas coûts
C'est une première dans le monde médical. Il s'agit du premier patch permettant d’utiliser la thérapie à l’ozone de façon ciblée, en visant directement la plaie. Les patients n’auront qu’à le coller sur celle-ci pour que les gaz générés par l'ozone la soigne directement. Selon les scientifiques, le patch permet de tuer les bactéries à la surface de la plaie et accélère le processus de cicatrisation et, donc, de guérison. L’autre avantage de cette méthode est qu’elle serait très peu coûteuse. Le principe peut paraître simple : le patch est connecté à un petit appareil générateur d’ozone, alimenté par une batterie. Un tube relie le patch à l’appareil générateur d’ozone, qui permet de délivrer la bonne dose d’ozone. Même si les chercheurs ne donnent pas de chiffres, ils assurent que le patch et les composants électroniques sont très peu chers.
Une nouvelle thérapie pour tuer les bactéries antibiorésistantes
Une plaie devient chronique quand son délai de cicatrisation est allongé, en général après quatre à six semaines. Selon les chiffres de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, il y a trois principales causes : les escarres (23%), les ulcères veineux, mixtes ou artériels (66%) et les plaies du pied diabétique (11%). Quand les plaies sont infectées par des bactéries, cela peut entraîner de lourdes complications pour le patient. D’autant plus si ces bactéries sont résistantes aux traitements antibiotiques, ce qui limite les possibilités de traitements. Plusieurs types de thérapeutiques ne fonctionnent plus et le patient doit être pris en charge à l’hôpital. Avec leurs recherches, les scientifiques américains ont donc cherché à répondre au besoin de nouvelles formes de technologies pouvant tuer les bactéries antibiorésistantes qui se forment parfois sur ces plaies chroniques.
La prochaine étape pour ces chercheurs est de tester le patch sur des animaux, puis sur des patients dans le cadre d’un essai clinique.