- Ces protéines préviennent les troubles de colonisation intestinale dangereux qui peuvent conduire à une intoxication sanguine et à une inflammation intestinale.
- Leur niveau chez le nourrisson diffère selon s’il est né par césarienne ou par voie vaginale.
La clé des effets bénéfiques du lait maternel pour le système immunitaire et la flore intestinale du nouveau-né pourrait bien avoir été découverte. Des chercheurs allemands de l’université de Hanovre et de Bonn ont mis en lumière le rôle de l’alarmine qu’ils présentent comme “l’or du lait maternel”. Leurs résultats ont été pré-publiés le 9 août dans la revue médicale Gastroenterology.
Les prématurés et les enfants nés par césarienne ont moins d’alarmines
Les alarmines protègent le nouveau-né contre de potentielles inflammations. “Ces protéines préviennent les troubles de colonisation intestinale dangereux qui peuvent conduire à une intoxication sanguine et à une inflammation intestinale”, précise Dorothée Viemann, chef d'équipe, de la clinique de pneumologie pédiatrique de la faculté de médecine de Hanovre. Elles jouent un rôle dans la constitution du système immunitaire de l’enfant au contact des bactéries de l’environnement qui vont lui offrir une protection contre de nombreuses maladies. “Les alarmines contrôlent ce processus d’adaptation”, ajoute la chercheuse.
Ces protéines proviennent du lait maternel et surviennent dans le tractus intestinal de l'enfant. Leur niveau chez le nourrisson diffère selon s’il est né par césarienne ou par voie vaginale. Les niveaux d’alarmines étant supérieurs pour la deuxième option. Les bébés prématurés sont également moins capables de produire eux-mêmes des alarmines que les nourrissons nés à terme et sont plus susceptibles de souffrir de maladies inflammatoires chroniques.
Une protection contre les inflammations
Pour mener cette étude, les chercheurs ont mesuré la concentration d'alarmine dans des échantillons de selles infantiles. Ils ont réalisé ces observations sur 72 bébés nés à terme et 49 nés prématurément au cours de la première année de vie pour étudier son effet sur le développement de la flore intestinale et des muqueuses. “La supplémentation en ces protéines pourrait favoriser le développement des nouveau-nés qui ne produisent pas suffisamment d’alarmines ou qui en consomment suffisamment dans le lait maternel. Cela pourrait prévenir une série d’affections à long terme liées aux troubles de colonisation intestinale, comme l’inflammation intestinale chronique et l’obésité”, a déclaré le professeur Viemann.
Une affirmation confirmée par l'observation, entre autres, qu'une seule administration d'alarmines dans le modèle de la souris offre une protection contre une mauvaise colonisation et les maladies associées. Les chercheurs ont ajouté que d’autres recherches sont prévues pour comprendre les mécanismes du lait maternel.