A l’occasion de la journée internationale de la Dermatite Atopique, rappelons le nombre de malades concernés a triplé en 30 ans dans les pays industrialisés. Plus de deux millions d’adultes souffrent de cette forme d’eczéma en France, soit 4% d’entre nous (dont 700 000 personnes sont gravement atteintes).
"Il ne faut jamais hésiter à consulter de nouveau"
Bien souvent à la croisée de prédispositions génétiques et d’une sensibilité environnementale, la Dermatite Atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau, non contagieuse et évoluant par poussées, qui se caractérise par une peau sèche, des plaques rouges et de fortes démangeaisons. C’est la dermatose la plus fréquente chez les enfants (10 à 20% sont concernés), et elle s’installe parfois dans le temps. Handicapés sur le plan physique, psychologique et social, près d'1 malade sur 2 (44%) est dans l’attente d’un traitement efficace.
"Trop de personnes atteintes de ces maladies de peau ne consultent plus, déçues par des traitements inadaptés. Tout ce mal-être et ces douleurs pourraient être évités grâce aux nouveaux traitements. A l’hôpital plus qu’ailleurs, des solutions existent et les biothérapies sont parfaitement maitrisées. A l’hôpital Paris Saint-Joseph, l’équipe médicale est consciente des difficultés sous-jacentes éprouvées, parfois des peurs à lever, qui, lorsqu’elles sont prises en compte, transforment la vie des patients", explique le Docteur Charlotte Fite, chef du service Dermatologie à l’Hôpital Paris Saint-Joseph, spécialisé en dans le psoriasis et l’eczéma jusque dans ses formes sévères. Elle insiste : "aujourd’hui, ces personnes peuvent retrouver le sourire ! De nouvelles biothérapies vont encore arriver. Il ne faut jamais hésiter à consulter de nouveau. Les médecins généralistes doivent également continuer à être sensibilisés, pour mieux orienter vers l’hôpital".
Un traitement par voie injectable
Concrètement, un patient souffrant de Dermatite Atopique peut d’abord consulter un dermatologue en ville. Si les traitements de première et de deuxième intention ne marchent pas, ils peuvent ensuite être orientés par un courrier de leur praticien vers des services hospitaliers spécialisés en dermatologie.
"Depuis 2017, nous disposons d’un traitement par voie injectable (le dupilumab,ndlr), que l’on administre dans tous les hôpitaux spécialisés en dermatologie. Il permet de contrôler les poussées d’eczema chez un patient sur deux lorsqu’il souffre d’une forme grave, et il est indiqué chez les adultes et chez les adolescents dès l’âge de douze ans", détaille le Docteur Charlotte Fite. Encore en développement, une nouvelle crème, basée sur les inihibiteurs des molécules JAK ou JAK-inib, donne également des résultats encourageants.