- 890 000 personnes sont mortes de la Covid-19, un chiffre qui pourrait grimper jusqu’à 2 811 777 au 1er janvier 2021.
- Selon le scénario du pire : 4 millions de personnes pourraient mourir d'ici au 1er janvier s'il y a relâchement des populations et gouvernements dans le respect des gestes barrières.
- Selon le scénario du moins pire : 2 millions de personnes vont décéder d'ici à l'année prochaine.
C’est une sombre perspective. Des chercheurs américains de l’Institute for Health Metric and Evaluation (IHME), basé à l’université de Washington et financé par la fondation Bill et Melinda Gates, viennent de dévoiler des projections peu réjouissantes sur l’évolution de la mortalité liée à la Covid-19. Ils prédisent une multiplication par 3 du nombre de décès d’ici au 1er janvier 2021, selon des chiffres publiés le 4 septembre.
What's new this update?
— Institute for Health Metrics and Evaluation (@IHME_UW) September 4, 2020
➡️ New global #COVID19 projections
➡️ Extended all projections through January 1, 2021
➡️ 410,451 #COVID19 deaths in the United States
View the latest projections ???? https://t.co/CUCmSSINtx pic.twitter.com/cX6Zw8WmR7
Le respect des mesures barrières pourrait sauver 770 000 vies
Actuellement, ce sont plus de 890 000 personnes qui ont succombé au virus dans le monde. Selon les prédictions des chercheurs américains, ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 2 811 777 décès au 1er janvier 2021. “Nous nous attendons à près de 30 000 morts par jour dans le monde en décembre”, prévoit l’organisme qui ajoute que le coronavirus est cette semaine “la cinquième cause de mortalité dans le monde”. Selon l’IHME, qui a imaginé plusieurs scénarios en fonction de nos comportements, cette projection reflète “ce qui arrivera le plus probablement”.
Les chercheurs ont établi deux autres scénarios en fonction de notre comportement. Dans le premier, le plus pessimiste, le nombre de morts pourrait grimper à 4 millions d’ici à la fin de l’année, soit 1,2 million de plus que la projection de référence. Cet écart s’expliquerait par un relâchement global, que ce soit les citoyens qui prennent moins de précautions et les gouvernements qui allègeraient de plus en plus les mesures de distanciation. L’autre scénario, plus optimiste, fait chuter à 2 millions le nombre de morts d’ici au 1er janvier de l’année prochaine, ce qui voudrait dire que “770 000 vies pourraient être sauvées par rapport au scénario de référence”, indique l’organisme. Une différence qui s’expliquerait par le respect des gestes barrières, le port du masque et la distanciation physique.
Des annonces à prendre avec précaution
En ce qui concerne la France, ces prévisions annoncent que le nombre de morts pourrait plus que doubler jusqu’au 1er janvier 2021. Selon les derniers chiffres de Santé publique France, le nombre de décès s’élève à 30 701 depuis le 1er mars. Selon les prédictions de l’IHME, il y en aurait 73 743 au premier jour de l’année prochaine. La tendance actuelle est à la reprise épidémique, avec des zones actives de circulation du virus et des services hospitaliers, notamment dans les Bouches-du-Rhône, qui approchent de la saturation.
Ces prédictions comportent toutefois quelques limites, comme le notent les chercheurs de l’IHME. Le nombre de morts dans certains pays est en dessous des prévisions faites par l’organisme le 27 août dernier. Autre précaution à avoir en lisant ces chiffres : il est difficile d’anticiper l’évolution de la situation d’ici à plusieurs mois. “Tout cela n’est que conjecture et suppositions, parce qu’il y a tellement de facteurs que nous ne pouvons pas prévoir, et des facteurs sur la transmission du virus que, très honnêtement, les scientifiques ne comprennent pas encore très bien, juge Jeffrey Shaman, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université de Columbia, dans le Washington Post. Ce qui arrivera dans les prochains mois dépendra de ce que nous ferons en tant que société dans les prochaines semaines.”