Le docteur Matthias Jacquet-Lagrèze, réanimateur à Lyon, a mis au point un nouvel outil d’évaluation de la microcirculation sanguine, qui permet de sauver les personnes victimes d’une hémorragie ou d’un choc septique. “Les états de choc (hémorragique, septique, cardiogénique) entraînent le décès de 250 000 personnes par an en Europe, et 40 000 en France. Le traitement est guidé par le rétablissement de la microcirculation. Actuellement, la microcirculation est mesurée par le temps de recoloration cutanée (TRC), réalisé avec le doigt et l'œil du médecin. Cette méthode est subjective et imprécise", explique Matthias Jacquet-Lagrèze.
Détection précoce de l'insuffisance circulatoire
La détection précoce de l'insuffisance circulatoire et sa correction sont des facteurs-clés pour limiter la progression vers la défaillance de plusieurs organes et une aggravation sévère de l’état du malade. Fort de ce constat, le réanimateur a déposé une demande de brevet français sur l'évaluation du temps de recoloration cutanée (TRC) et convaincu Thierry Bouet, ingénieur du secteur de la santé, de développer avec lui un nouvel outil de diagnostic.
Aujourd'hui, les deux hommes disposent d'un prototype fonctionnel, le DICART, qui acquiert les mesures de recoloration cutanées et analyse automatiquement le score de perfusion tissulaire. Une nouvelle levée de fonds vise à financer notamment la pré-industrialisation et la communication autour du projet.
Un prototype fonctionnel
En médecine, le “choc” est une altération de la circulation où la perfusion tissulaire est insuffisante pour assurer le métabolisme cellulaire. “Notre innovation mesurera automatiquement et précisément la microcirculation sanguine (la perfusion tissulaire) à la place d’une évaluation visuelle imprécise. A ce jour, il n’existe pas d’appareil équivalent. DICARTECH sera pionnière. Au-delà, nous disposons d’un modèle économique simple, d’un temps de mise sur le marché court (18 mois) et d’un marché significatif : urgence, réanimation, pédiatrie, soin à domicile par télémédecine, suivi au bloc opératoire", poursuit le docteur Matthias Jacquet-Lagrèze. Il estime que son innovation permettrait d’éviter 10% de décès dus aux défaillances circulatoires graves.