Indispensable pour la bonne santé des os et des dents, la vitamine D joue un rôle essentiel dans le métabolisme du calcium et du phosphore dans l’organisme : elle régularise le taux de calcium dans le sang en améliorant son absorption intestinale, tout en minimisant son élimination par l’urine. Elle participe aussi à la déposition et au retrait de calcium des os, au bon fonctionnement musculaire et du système immunitaire et a un effet protecteur sur les neurones.
Les adultes souffrant de carence en vitamine D sont notamment prédisposées à une baisse du tonus musculaire, à la déminéralisation osseuses, aux maladies cardiovasculaires, à un déclin des facultés intellectuelles et ont une sensibilité générale aux infections.
Selon une nouvelle étude hôpitaux universitaires de Louvain (Belgique) présentée à la conférence e-ECE 2020 de l’European Society of Endocrinology, mesurer les taux de vitamine D circulant dans le sang serait un meilleur indicateur de la santé que la mesure totale des taux de vitamine D dans l’organisme, en prédisant avec plus de précision les risques futurs de maladie et de mortalité.
Les métabolites libres, indicateurs plus fiables de la santé
En effet, il existe plusieurs formes de vitamine D dans l'organisme, mais c'est la quantité totale de ces métabolites qui est le plus souvent utilisée pour évaluer taux en vitamine D des personnes. Plus de 99% de tous les métabolites de la vitamine D dans notre sang sont liés à des protéines, de sorte que seule une très petite fraction est libre d'être biologiquement active. Par conséquent, les formes libres et actives peuvent être un meilleur indicateur de la santé actuelle et future. Parmi elles, la 25-dihydroxyvitamine D, qui est convertie en 1,25-dihydroxyvitamine D, est considérée comme la forme active de la vitamine D dans notre corps.
Les chercheurs des hôpitaux universitaires de Louvain ont cherché à savoir si les métabolites libres de la vitamine D étaient de meilleurs prédicteurs de la santé que les autres formes de vitamine D. Pour cela, ils ont utilisé les données d’une étude européenne sur le vieillissement masculin, qui a été recueillie auprès de 1 970 hommes vivant en communauté, âgés de 40 à 79 ans, entre 2003 et 2005.
Les niveaux de métabolites totaux et libres de la vitamine D ont été comparés à leur état de santé actuel, en tenant compte de facteurs tels que l'âge, l'indice de masse corporelle (IMC), le tabagisme et l'état de santé déclaré. Les niveaux totaux des métabolites de la vitamine D libres et liés ont été associés à un risque de décès plus élevé. Il s’est avéré que seule la 25-hydroxyvitamine D libre était prédictive de problèmes de santé futurs et non la 1,25-dihydroxyvitamine D libre.
"La plupart des études se concentrent sur l'association entre les niveaux totaux de 25-hydroxyvitamine D et les maladies et la mortalité liées à l'âge. La 1,25-dihydroxyvitamine D étant la forme active de la vitamine D dans notre corps, il est possible qu'elle ait pu être un prédicteur plus fort de la maladie et de la mortalité. On s'est également demandé s'il fallait mesurer les taux de vitamine D totale ou libre. Nos données suggèrent maintenant que les niveaux de 25-hydroxyvitamine D totale et libre sont la meilleure mesure du risque futur pour la santé des hommes", explique le Dr Leen Antonio, auteur principal des travaux.
Selon lui, ces données confirment par ailleurs que "la carence en vitamine D est associée à un impact négatif sur la santé générale et peut être prédictive d'un risque de décès plus élevé".