Un test sanguin pour diagnostiquer l'autisme dès le plus jeune âge pourrait-il bientôt voir le jour ? C'est en tout cas l'annonce faite par des chercheurs américains de l'Autism Centre of Excellence dans une étude publiée récemment dans l’American Journal of Human Genetics. L’autisme est un trouble envahissant du développement qui apparaît au cours de l’enfance. Il se manifeste par des altérations dans la capacité à établir des interactions sociales et à communiquer, ainsi que par des troubles du comportement. Les personnes souffrant d’autisme semblent souvent isolées dans une sorte de monde intérieur.
C’est après avoir analysé les profils génétiques de 32 enfants atteints de ce trouble, qu’Eric Courchesne et ses collaborateurs du département de neurosciences de l'Université de Californie (San Diego) sont parvenus à ce résultat. Ces derniers affirment en effet avoir identifié plusieurs gènes responsables de l'autisme et avoir compris la façon dont leur association provoquait ce trouble.
« Durant les 4e, 5e et 6e semaines de grossesse, ces gènes dérèglent la production de cellules cérébrales, soit en produisant trop, soit pas assez. La façon dont elles sont connectées entre elles en serait également perturbée », a expliqué le chercheur lors d'une conférence. Dans son intervention relayée par le site Maxisciences, Eric Courchesne a rajouté : « Nous avons aussi identifié 4 gènes qui forment une signature biologique de l'autisme chez les enfants à partir de 1 an ».
Résultat, grâce à cette méthode se basant sur l'association des gènes entre eux, le Pr américain prétend pouvoir mettre au point bientôt un test qui, à partir d'une simple prise de sang, permettrait de rechercher l'existence de mutations au niveau de ces gènes afin d'identifier une éventuelle forme d'autisme le plus tôt possible (ici dès 1 an). Et le scientifique ne compte pas perdre de temps, et affirme que son test pourrait être disponible dès l'année prochaine.
Cette possible grande avancée dans la recherche sur l'autisme aurait pour conséquence « une prise en charge anticipée des jeunes malades et de leur famille », conclut le chercheur. Une nouvelle façon de traiter l'autisme qui a son importance, car aujourd'hui, seule une prise en charge précoce et adaptée de l’enfant permet d’améliorer ses capacités à interagir avec le monde qui l’entoure et à s’y adapter. Aucun traitement contre ce trouble n'a encore vu le jour. L’Inserm estime que l’autisme infantile concernerait environ 30 000 enfants en France.