- des médecins français alertent sur la découverte dans l’Hexagone d’un premier cas de transmission d'une souche multirésistante du VIH.
- Des médecins français alertent sur la découverte dans l’Hexagone d’un premier cas de transmission d'une souche multirésistante du VIH.
"La transmission sexuelle d'un virus aussi largement résistant aux médicaments est un événement sans précédent". Dans une publication du Lancet, des médecins français alertent sur la découverte dans l’Hexagone d’un premier cas de transmission d'une souche multirésistante du VIH.
L'émergence d’un virus du Sida plus résistant aux médicaments fait depuis longtemps peur aux médecins. Jusqu’ici cependant, il y a eu très peu de transmission de souches multirésistantes. Lors des primo-infections par le VIH en France, moins de 0 à 1% des virus transmis présentaient une triple classe de résistance.
Un Français de 23 ans contaminé
"Nous rapportons ici un cas de primo-infection symptomatique au VIH-1 diagnostiqué en septembre 2019 chez un Français de 23 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes", notent les scientifiques. Dans la même région, "nous avons identifié une deuxième souche de VIH-1 très résistante aux médicaments, avec le même schéma de mutation, chez un homme de 54 ans qui a des relations sexuelles avec des hommes", précisent-ils. Ce patient était séropositif depuis 1995, avec un long historique d'échec virologique.
Les deux personnes infectées vivent en Occitanie, mais ne se connaissent pas. Il y a donc "au moins un maillon intermédiaire" entre les deux hommes, selon Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Toulouse et auteur de la publication du Lancet. Une alerte a donc été diffusée auprès des laboratoires français et catalans.
"Surveiller avec beaucoup d’attention"
"Il n’y a pas de raisons de penser que c’est le début d’une nouvelle transmission. Il s’agit d’un évènement unique, que nous allons surveiller avec beaucoup d’attention, mais il n’y a pas de raisons de penser que cela va se diffuser", rassure dans les pages de 20 minutes le professeur Dabis, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS).
Néanmoins, "de nouvelles classes de médicaments antirétroviraux sont nécessaires pour ouvrir des voies thérapeutiques alternatives à ces souches", concluent les médecins dans le Lancet.
Des nouveaux traitements
Aujourd'hui, grâce à la thérapie antirétrovirale, les personnes contaminées par le VIH peuvent vivre une vie relativement normale, à condition de prendre leurs médicaments tous les jours. Une nouvelle molécule d'antibiotique, qui permettrait au système immunitaire de tuer les cellules infectées par le VIH, est actuellement en cours de développement.
Jusqu’ici, seuls trois malades ont été guéris du VIH. Surnommés “Berlin” et “Londres”, les deux premiers cas ont bénéficié d’une greffe de moelle osseuse. Dans ces cas-là, qui restent exceptionnels, les cellules souches transplantées ont permis d’éliminer le virus de l’organisme. La troisième guérison, récemment révelée, est due à une combinaison de plusieurs médicaments antiviraux.
En 2019, 690 000 de personnes sont décédées de maladies liées au Sida dans le monde, contre 1,7 million en 2004 et 1,1 million en 2010.