- Pour être heureux en télétravaillant, mieux vaut que la relation avec ses employeurs soit basée sur la confiance et l'accompagnement.
- La plupart des employés qui travaillent à distance sont satisfaits.
- Mais télétravailler augmente le nombre d'heures passées à travailler, raccourcit les pauses déjeuners et allonge les horaires de travail
- Télétravailler augmente toutefois le nombre d'heures passées à travailler, raccourcit les pauses déjeuners et génère des inégalités
La crise sanitaire et l’effort pour lutter contre l’épidémie a conduit à étendre la pratique du travail à distance. Une tendance qui n’est pas sans conséquence pour la santé mentale des employés qui ne voient pas tous le télétravail du même œil. Différentes études ont été réalisées sur le sujet et révèlent des réalités différentes entre salariés et patrons et également à l’intérieur de ces sous-groupes de travailleurs.
Du bonheur s’il y a confiance
“On est plus heureux quand on travaille à distance”, a affirmé Clément Roucher, directeur associé du cabinet de conseil en stratégie et transformation Greenworking, à Franceinfo. Au cours d’une interview accordé au média d’information, il estime que cette distance se confirme à travers le monde et le temps. “Toutes les études que l'on a pu conduire partout dans le monde tendent à montrer depuis dix ans que l'on est plus heureux quand on travaille à distance”, a-t-il avancé. Les raisons à ces bienfaits pour la santé mentale sont à trouver du côté de la suppression des temps de transport qui augmente le temps passé en famille. Le travail à distance permettrait également une plus grande productivité et une plus grande concentration et aurait pour autre vertu de “participer à l’épanouissement.”
Mais pour que le télétravail fonctionne et apporte du bonheur, il doit respecter certains principes. Il doit être “accompagné” et se baser sur “la confiance”. Cela concerne notamment la relation avec ses supérieurs qui nécessite d’éviter le “surcontrôle”, a noté Clément Roucher. “Le ciment du télétravail c'est la confiance et en retour la transparence et la proactivité de ses collaborateurs. Si on est dans un système d'ultra contrôle et de flicage, là, la distance ne fonctionne pas”, a-t-il ajouté.
Des inégalités sociales
À cette vision optimiste du télétravail, d’autres études ont opposé une réalité pas toujours aussi attrayante. Certes, une étude réalisée par le moteur de recherche FlexJobs, menée sur 800 personnes pendant le confinement, a révélé que la moitié d’entre elles estiment que le travail a été bénéfique et permet un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Les deux tiers des sondés ont indiqué préférer rester chez eux à temps plein contre moins de 2% qui ont déclaré vouloir retourner au bureau à temps plein. Le reste a fait part de souhait de combiner les deux. Une tendance confirmée par une large étude, menée sur 25 000 personnes par IMB en mai dernier, qui a révélé qu’une majorité des interrogés a déclaré vouloir continuer le télétravail entamé pendant le confinement. Mais une autre étude, réalisée par Microsoft sur les habitudes de travail à distance de 350 de ses employés, montre que le temps des pauses déjeuner est raccourci, que les horaires de travail débordent jusque tard dans la soirée, avec notamment une augmentation de 52% du nombre de messages instantanés entre 18h00 et 00h pendant la période de confinement.
Une autre étude a montré que le télétravail est aussi source d’inégalités sociales. Réalisée par Google sur ses propres salariés, elle révèle quatre problèmes majeurs : le manque d'enthousiasme, l'isolement, le manque d'intérêt pour les réunions virtuelles et le manque de temps libre pour réfléchir aux nouvelles idées. Concernant la créativité, le télétravail serait un frein puisqu’il ne permet pas les échanges spontanés qui sont souvent sources de nouvelles idées.