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Covid-19

L'usage systématique des gestes barrière s'érode alors que le port du masque gagne en popularité

Dans son dernier point épidémiologique sur la Covid-19 en France, Santé publique France observe qu'en matière de prévention les Français semblent se lasser des gestes barrière alors que le port du masque gagne en popularité. Explications.

L'usage systématique des gestes barrière s'érode alors que le port du masque gagne en popularité Julien Viry/istock




L'ESSENTIEL
  • Selon un sondage de Santé publique France, l'usage systématique des gestes barrière demeurent majoritaire.
  • Cependant, ces mesures connaissent un forte érosion depuis la fin mars. Une usure particulièrement marquée fin mai et début juin.
  • Contre cette tendance globale, le port du masque en public suit la progression inverse et s'impose aujourd'hui comme la mesure la plus systématiquement appliquée selon les déclarations. Or les recours se multiplient pour restreindre cette obligation en extérieur.

Ne pas s'embrasser, garder 1m de distance ou porter un masque, des gestes qui ont fait irruption dans la vie quotidienne des Français depuis le début de la pandémie dans l'hexagone mi-mars. L'enquête Coviprev, lancée par Santé publique France, mesure l'évolution des comportements et de la santé mentale selon des échantillons indépendants non probabilistes. Selon cette étude, neuf mois après ce basculement, la majorité des Français assurent adopter systématiquement les mesures de prévention aux contaminations à la Covid-19.

Cependant, cette adhésion s'effrite clairement à mesure que passe les semaines. Alors qu'entre le 30 mars et le 1er avril 92% assuraient respecter la mesure "saluer sans serre la main et arrêter les embrassades", ils ne sont plus que 66% fin août, soit une chute de 28% de l'usage systématique de cette règle. "Garder une distance d'au moins 1m" dévisse de 30% durant ces 5 mois. Fin-mars les sondés disaient l'appliquer à 84% contre 54% fin août. Une érosion significative particulièrement marquée entre la fin mai et début juin. Un effet vacances qui a également amoindri le respect systématique des mesures "se laver régulièrement les mains" (-11% entre mars et août, 65,9% d'usage systématique déclaré fin août), "tousser dans son coude" (évolution de -10% en 5 mois, pour 61,1% d'application systématique déclarée à la fin de l'été) et "utiliser un mouchoir à usage unique" (-11% depuis le début de la pandémie, 59,1% des personnes déclarent fin août le faire systématiquement).

Masques : populaires mais aussi contestés

De manière surprenante, l'adhésion aux gestes barrière, pourtant les seules mesures préconisées pour lutter contre la propagation de la pandémie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), s'effritent alors que celui du port du masque fait le chemin inverse. Ce qui est visible rassure d'avantage de les gestes immatériels ? Peut-être. Fin mars en plein confinement, 15% des sondés assuraient porter systématiquement un masque en public. Une proportion qui n'a cessé de grimper en flèche, y compris après le déconfinement, jusqu'à fin mai. Là 53,9% des personnes assurent le porter systématiquement mais l'usure semble également atteindre cette mesure où elle stagne jusqu'à la fin juin autour de la majorité des Français. Puis fin juillet, le port du masque systématique connait une envolée jusqu'à s'imposer devant l'ensemble des gestes barrière comme étant celle la plus systématiquement appliquée à 68,6% à la fin de l'été. En miroir, entre 38 et 46% des Français déclarent ne pas respectent d'une de ces mesures systématiquement.

Un nouveau recours à Strasbourg

Or si le masque gagne en popularité, le fait qu'il soit imposé dans certains espaces extérieurs demeure un sujet de crispation. Ainsi, après deux saisines de tribunaux administratif et du Conseil d'État la semaine dernière, un nouveau collectif strasbourgeois s'est de nouveau porté en justice, vendredi 11 septembre, contre le dernier décret en cours -pourtant modifié suite à la décision du Conseil d'État. La préfète a rendu obligatoire le port du masque sur l'ensemble du territoire strasbourgeois ainsi que dans les "zones à forte densité" dans les autres villes du département. Les requérants qui reprochent de ne pas clairement définir ces espaces et l'accuse de porter atteinte "aux libertés fondamentales et au non-respect de la vie privée" assure Me Jantkowiak à 20minutes.

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