Le bilan s'alourdit encore ! Une Chinoise porteuse du virus H7N9 de la grippe aviaire est décédée à Pékin, a annoncé l'hôpital où elle était soignée. La victime, âgée de 61 ans, avait été confirmée porteuse du virus le 20 juillet dernier, après être tombée malade dans la province du Hebei (nord de la Chine). Hospitalisée à Pékin, elle est morte dimanche, selon un communiqué de l'établissement. Depuis l’identification du virus en mars 2013 dans la région de Shanghaï, 134 cas humains de contamination ont été officiellement recensés en Chine. 45 personnes contaminées sont mortes des suites de l'infection. Un bilan déjà lourd qui inquiète d'autant plus les autorités sanitaires chinoises que la première transmission interhumaine « probable » du virus a été confirmée il y a quelques jours.
En effet, dans un article paru le 7 août dans le British Medical Journal, des chercheurs du Centre de contrôle des maladies de la province du Jiangsu apportaient la confirmation génétique qu’un homme de 60 ans et sa fille de 32 ans sont décédés en avril et mai dernier du fait de 2 souches virales quasiment identiques. Si le père a certainement attrapé le virus en fréquentant un marché aux volailles, sa fille, elle, n’a eu aucun contact avec des oiseaux. Elle a seulement soigné son père au début de sa grippe et attrapé le virus lors de ces contacts rapprochés.
« Ce premier cas de transmission interhumaine est probant mais il ne signifie pas que le virus aviaire H7N9 s’est adapté à l’Homme et qu’il est désormais capable de passer facilement d’un individu à l’autre », nuancait le Pr Sylvie van der Werf, responsable du Centre national de référence des virus grippaux à l’Institut Pasteur à Paris. En d’autres termes, le virus est bien passé du père à sa fille garde-malade mais ce n’est pas pour autant qu’il a muté en un virus à haut risque facilement transmissible d’homme à homme, par la salive ou le contact des mains.
Résultat, la menace pandémique reste donc inchangée pour les spécialistes, qui ne modifient pas pour le moment leurs recommandations. Ces derniers préconisaient déjà d’éviter tout contact prolongé avec des personnes malades. La proximité des volailles est également à éviter, d’autant plus qu’il est impossible de distinguer les animaux malades des animaux sains. « C’est la particularité du virus H7N9 qui nous pose des difficultés : il ne provoque pas de symptômes chez les volailles », soulignait le Pr van der Werf. A la différence du virus H5N1 qui tuait la majorité des volailles infectées, H7N9 peut donc étendre silencieusement son réservoir animal et augmenter ainsi ses chances d’infecter l’Homme et de s’y adapter.